Des chefs de villages du Fogny au nord de Bignona et ceux du sud de la Casamance dans le Balantacounda, se sont inquiétés ces derniers jours de mouvements de troupes sénégalaises depuis Diouloulou et Bignona, mais aussi à Goudomp et Samine, sur fond de regain de tensions dans le conflit entre l’armée sénégalaise et les combattants indépendantistes du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC), depuis le départ de Macky Sall du pouvoir en fin de mars 2024.

Le MFDC a accusé le Sénégal, après la visite à Bignona du Président Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko, de masser des troupes aux frontières avec la Gambie et la Guinée-Bissau, et a mis en garde le Président Diomaye Faye contre toute ingérence et escalation militaire. Le MFDC a également averti les nouvelles autorités sénégalaises de s’abstenir de « provocations« , tout en assurant ne pas vouloir de conflit armé. Les bases des combattants Atika du MFDC sont déjà en alerte maximale a constaté les populations de la Casamance.

Cette situation met à l’épreuve la présidence de Bassirou Diomaye Diakhar Faye alors que les relations avec la Casamance qui a pourtant voté massivement pour un changement au pouvoir à Dakar, semblent souffrir de confiance.

Chez les jeunes indépendantistes casamançais, la colère est au diapason après la mort accidentelle d’un des leurs tué à Goudomp par une voiture de la gendarmerie qui roulait à une vitesse de près de 100 km/h dans une agglomération bondée de monde.
Ils ont promis le soutien « indéfectible » à la souveraineté de la Casamance argumentant que les Casamançais qui travaillent pour la Casamance sont des serviteurs des sénégalais et que charité bien ordonnée commence chez soi et qu’il faut d’abord balayer devant sa porte avant de nettoyer les ordures des autres.

Maléguène