Casamance : La libération des prisonniers politiques, une nécessité pour la paix
Depuis plus de quatre décennies, la Casamance est marquée par un conflit qui oppose les indépendantistes du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) au gouvernement sénégalais qui a occupé la Casamance après le retrait de la France coloniale en 1960.
Cette crise, qui a débuté en 1982, a engendré des milliers de victimes, des déplacements massifs de populations et une situation humanitaire critique. Au cœur de cette situation complexe se trouve la question des prisonniers politiques, dont la libération est essentielle pour avancer vers une paix durable.
Le conflit a connu des périodes de violence intense ainsi que des tentatives de négociations et de cessez-le-feu. Cependant, malgré les accords signés, aucune paix véritable n’est visible à l’horizon.
Parmi les points de tension non résolus figure la question des prisonniers politiques, détenus pour leur engagement réel ou présumé avec le MFDC, des arrestations arbitraires comme c’est le cas du journaliste investigateur René Capain Bassène et Omar Ampoye Bodian, chef de mission du MFDC qui a amené la paix et l’intégration des déplacés dans le Balantacounda.
La libération des prisonniers politiques au jugement en appel du 24 juillet prochain serait perçue comme un geste de bonne foi de la part du nouveau gouvernement sénégalais, d’autant plus que le dossier est vide et basé sur des accusations des adversaires politiques que sont l’APR de Macky Sall et de Robert Sagna, la mafia sénégalaise du trafic de bois précieux, mais aussi des organisations mafieuses du GRPC, de la Plateforme des Femmes qui ne se sont jamais prononcées sur les massacres et l’embargo de Macky Sall et de son armée en Casamance.
La libération mais aussi l’indemnisation des prisonniers politiques démontreraient une volonté sincère de réconciliation et de dialogue, créant un climat de confiance nécessaire pour des négociations fructueuses.
En libérant les prisonniers politiques, le Sénégal de Diomaye Faye enverrait un message positif à la communauté internationale, prouvant son engagement envers les droits de l’homme et la résolution pacifique des conflits.
La détention de plus de six ans alimente encore la rancœur et la méfiance au sein de la population casamançaise surtout dans le village de Toubacouta. Leur libération pourrait contribuer à apaiser les tensions et à renforcer la cohésion sociale.
La libération des prisonniers politiques pourrait être un catalyseur pour relancer les pourparlers de paix. Elle montrerait une volonté tangible de dépasser les obstacles et de s’engager sur la voie politique de règlement du conflit.
Cette action ne devrait pas seulement être vue comme une concession, mais comme un pas nécessaire vers la guérison des blessures profondes de la Casamance. Les organisations internationales, les médiateurs et les partenaires du Sénégal doivent également jouer un rôle actif en soutenant ce processus.
La libération des prisonniers politiques de la Casamance est une étape indispensable pour établir une paix durable. C’est un acte qui transcende la simple justice pour toucher au cœur du processus de guérison.
La Casamance aspire depuis trop longtemps à la paix. Le moment est venu pour le nouveau gouvernement du Sénégal de démontrer sa capacité à tourner la page du conflit et à ouvrir un nouveau chapitre de son histoire, basé sur la justice dans la vérité et la paix.
Antoine Bampoky