Casamance : La voix du Premier ministre sénégalais Mamadou Dia et la légitimité des aspirations casamançaises
Le discours de Mamadou Dia, Président du Conseil et ancien Premier ministre sénégalais, prononcé lors d’un meeting le 23 décembre 1995 à Dakar, constitue un point de référence essentiel pour comprendre la situation complexe et souvent méconnue de la Casamance. Sa déclaration, « car il faut le reconnaître et le dire, le colonisateur n’avait pas intégré la Casamance dans le Sénégal », met en lumière un fait historique incontournable : l’héritage colonial a laissé des blessures profondes qui continuent d’affecter les relations entre la Casamance et le Sénégal.
Dia le Maodo, né le 18 juillet 1910 à Khombole, évoque non seulement les deux entités différentes Casamance et Sénégal, il évoque la gravité de la crise, mais souligne aussi la nécessité d’une prise de conscience collective sur les injustices historiques qui se sont accumulées. La Casamance, en tant qu’entité historique distincte, a donc des droits légitimes à revendiquer. Cela inclut le droit à la vérité historique et la reconnaissance de son identité culturelle unique. Ignorer cette réalité, c’est perpétuer un système colonial qui marginalise les voix casamançaises et leurs aspirations légitimes.
Les violations des droits de l’homme mentionnées par Dia le Maodo, ne sont pas simplement des incidents isolés, mais des manifestations d’un conflit plus large, enraciné dans l’absence de reconnaissance de l’histoire et des luttes des Casamançais. Le fait que les gouvernements successifs aient échoué à intégrer véritablement la Casamance dans le projet national est éloquent. Cela a engendré un sentiment d’exclusion et de désespoir, qui alimente les revendications indépendantistes depuis la création du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) en 1947.
Mamadou Dia appelle à une action urgente, à des négociations sincères et à une concertation autour des propositions visant à rétablir la confiance. Cette nécessité de dialogue est d’une importance cruciale. Les Casamançais ont le droit d’exiger un espace de discussion où leurs préoccupations, leurs revendications et leur identité peuvent être entendues et respectées. La question de l’indépendance ne peut être considérée comme une simple revendication extrême ; elle doit être examinée dans le contexte des injustices historiques et des aspirations légitimes d’un peuple à s’autodéterminer.
Dans ce sens, la communauté nationale doit reconnaître la légitimité de ces aspirations. Une paix durable ne peut être atteinte que si l’on aborde les causes profondes du conflit et si l’on intègre véritablement la Casamance dans le dialogue national. La voix de Mamadou Dia résonne comme un appel à une réflexion profonde sur la question casamançaise, une invitation à revisiter notre histoire réelle et une volonté d’apprendre des erreurs du passé.
Il est impératif que cette voix soit entendue et que les droits des Casamançais soient respectés. La quête de vérité et de justice historique doit être au cœur des discussions sur l’avenir de la Casamance
Mamadou Dia rappelle avec force que l’avenir du Sénégal repose sur la capacité de l’État à reconnaître les luttes des Casamançais et à œuvrer pour une réconciliation sincère. La vérité historique est non seulement un droit, mais également une condition sine qua non pour bâtir une paix durable et inclusive. La Casamance, mérite un respect qui lui est dû, non seulement en tant qu’entité distincte du Sénégal s’étendant de Diogué à la Falémé, mais en tant que Territoire Autonome.
Emile Tendeng
Commentaires (1)
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Carlos
Puisque le sénégalais est allergique à la vérité pure et dure, alors les paroles de Mamadou Dia auront peu d’effet. Les Casaçais doivent prendre leur avenir en main et ne pas compter sur les paroles des saénégalais