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Casamance : Le Cauchemar sans fin des Réfugiés – Retour Impossible ?

Casamance : Le Cauchemar sans fin des Réfugiés – Retour Impossible ?

Alors que les autorités sénégalaises multiplient les appels pour encourager le retour des réfugiés et déplacés en Casamance, une vérité glaçante émerge : les populations hésitent, voire refusent de rentrer. Pourquoi cet attachement à des terres d’exil, malgré l’appel de la terre natale ? Les raisons sont aussi explosives que le sol miné de cette province meurtrie par des décennies de conflit.

Une insécurité omniprésente : le conflit loin d’être réglé !

La première cause de cet exil prolongé est une insécurité toujours vive. Malgré quelques accords biaisés de paix signés entre le Sénégal avec le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC), les affrontements continuent de semer la terreur dans la Terre natale d’Aline Sitoé Diatta. L’armée sénégalaise, massivement déployée, peine à rétablir un climat de confiance. Pire encore, certains habitants voient cette présence militaire comme une occupation. La méfiance s’installe, créant une fracture profonde entre civils et forces armées. Les patrouilles constantes, les checkpoints omniprésents, tout cela contribue à instaurer un climat de surveillance qui ravive les peurs les plus enfouies.

Des champs minés, des vies brisées : une tragédie cachée

Revenir en Casamance ne signifie pas seulement affronter un conflit larvé, mais aussi risquer sa vie à chaque pas. Les terres fertiles, jadis nourricières, sont aujourd’hui infestées de mines antipersonnel et antichar. Les vergers et champs, sources de subsistance, se sont transformés en pièges mortels. Les réfugiés savent que retourner dans ces villages équivaut à jouer à la roulette russe. Cette menace invisible est devenue le symbole d’une terre où la mort peut frapper à tout moment, paralysant toute tentative de reconstruction.

Traumatismes et peurs viscérales : la guerre ne s’oublie pas !

Les populations de Casamance sont traumatisées, marquées à jamais par les violences qu’elles ont subies de la part des militaires et politiques sénégalais. Les récits de massacres, d’exactions et de tortures hantent les esprits. Même avec les ONG, les Messieurs Casamance, les vendeurs de paix, la peur d’une rechute dans l’horreur est palpable. Comment retrouver une vie normale dans une Casamance où le spectre de la guerre depuis la colonisation portugaise et française, plane encore, où chaque bruit de bottes réveille des souvenirs terribles ?

L’impasse politique : un accord de paix incomplet

Le volet politique du conflit est tout aussi préoccupant. Les accords de paix non inclusifs, bien qu’existants, ne sont qu’un pansement sur une plaie béante. La question de l’indépendance de la Casamance reste une pomme de discorde entre le MFDC et l’État sénégalais. Les négociations sont lentes, et la méfiance règne de part et d’autre. Tant que cette impasse persistera, les réfugiés n’auront aucune garantie de stabilité durable. Et sans sécurité, impossible d’envisager un retour serein.

Des réfugiés intégrés ailleurs : le nouveau dilemme

Pour couronner le tout, des dizaines de milliers de déplacés ont réussi à reconstruire une vie loin de la Casamance. En Gambie, en Guinée-Bissau, en Guinée, au Mali et en Mauritanie, ils se sont intégrés à de nouvelles communautés. Après des années de vie loin de leur région natale, certains ont même tissé de nouveaux liens. Le dilemme est cruel : retourner dans une Casamance instable ou rester dans un lieu où une nouvelle vie s’est déjà ancrée ?

Une présence militaire sénégalaise : libératrice ou oppressante ?

Si l’armée sénégalaise est perçue par certains surtout proches du régime de Macky Sall et d’Abdoulaye Wade comme une force de stabilisation, pour la majorité des Casamançais, elle est vue comme une ingérence. L’armée a pris la place des autorités politiques partout, influençant même les activités civiles, sportives et éducatives. Pour les populations locales, cette omniprésence est source de tensions et d’anxiété. Le retour à la normalité est d’autant plus difficile que les agriculteurs hésitent à travailler leurs terres sous le regard constant des forces armées, sans compter les risques de mines et les affrontements qui peuvent surgir à tout moment.

Des miliciens fantômes : une menace persistante

Les miliciens de Diakaye, ces éléments armés par le Sénégal ayant terrorisé la Casamance dans les années 1990, continuent de hanter les esprits. Bien que certains miliciens aient déposé les armes, la menace résiduelle de ces groupes reste présente. Leur simple existence suffit à créer un climat d’insécurité qui empêche les habitants de vivre en paix. D’ailleurs leur contact actuel avec l’ex-président Macky Sall depuis le Maroc peut craindre le pire, une préparation de l’assassinat du Premier Ministre sénégalais d’origine casamançaise Ousmane Sonko en Casamance et impliqué le MFDC serait un des complots en cours après l’affaire Adji Sarr.

Casamance : Un horizon encore sombre

La réalité est implacable, sans règlement politique de ces 42 années de conflit : l’insécurité, les traumatismes, la situation politique incertaine et le manque de négociations inclusives continuent d’entraver tout espoir de paix durable. La Casamance est aujourd’hui piégée entre ses fantômes du passé et un avenir incertain. Pour les réfugiés et déplacés, la route du retour semble encore bien longue.

ARDiallo

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