Casamance : Le MFDC appelle au boycott des élections législatives sénégalaises du 17 novembre 2024
Demain dimanche 17 novembre 2024, les électeurs sénégalais se rendront aux urnes pour les élections législatives, mais en Casamance, fidèle à ses engagements devant le peuple, le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) a appelé au boycott du scrutin. Ce mouvement politique, engagé dans une lutte pour l’indépendance depuis sa création en mars 1947 par le professeur Victor Simuhemba Diatta, considère que la participation à ces élections légitimerait un système politique qu’il juge colonialiste et oppressif.
Le MFDC dénonce un État sénégalais qu’il accuse de négliger les besoins fondamentaux des Casamançais : « Il n’y a ni liberté, ni justice, ni développement en Casamance », affirme le mouvement. Selon lui, les Casamançais sont privés de sécurité, d’éducation, de santé, et d’opportunités économiques, tandis que leur pays continue d’être militarisé pour réprimer toute forme d’expression indépendantiste.
Le mois de novembre a été marqué par une mobilisation intense sur le terrain. Des cellules indépendantistes se sont organisées dans divers villages de la Casamance — notamment dans les zones du Balantacounda, du Fouladou, du Kassa, du Balmadou, du Pakao, du Fogny, des Karones, des Bayottes — pour mener une campagne de sensibilisation au boycott. Des activistes ont ainsi fait du porte-à-porte, rencontrant les habitants dans les rizières, les champs, les marchés, les écoles, les hôpitaux et même les quais à pirogues, pour les inciter à ne pas se rendre aux urnes.
De nombreux habitants de la Casamance partagent les sentiments de résistance exprimés par le MFDC. Marième Cissé, une femme de Goudomp, témoigne de son refus catégorique de participer au scrutin : « Je ne voterai pas, parce que c’est envoyer un député Casamançais à s’installer à Dakar et s’occuper des problèmes des Sénégalais et soutenir le massacre des Casamançais. J’ai bien appris de l’histoire de mon père et je ne ferai jamais la même erreur. » Ces paroles résonnent comme un écho du passé douloureux de la Casamance, marquée par un conflit armé imposé par l’armée sénégalaise depuis le 26 décembre 1982.
Cette action s’inscrit dans une longue tradition de protestation non-violente, où le boycott est utilisé comme un moyen de résistance pacifique contre l’occupation perçue par l’État sénégalais. Le MFDC continue ainsi de revendiquer l’indépendance de la Casamance, soulignant que le peuple casamançais a le droit de déterminer son propre avenir loin de l’influence du Sénégal.
Le boycott des élections législatives de 2024 marque donc une nouvelle étape dans la lutte pour l’indépendance de la Casamance en quête de reconnaissance de ses droits légitimes en tant que peuple.
Samsidine Badji (SAM)
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