Casamance : Le nouvel acte de violence du régime Diomaye Faye
Le sang continue de couler en Casamance. Sous le régime de Bassirou Diomaye Faye, à peine deux mois après sa prise de fonction à la présidence du Sénégal, les violences en Casamance prennent une tournure alarmante. Le président, plébiscité lors des élections au Pays des Rizières longtemps en proie à des tensions, a déjà laissé une empreinte indélébile sur ce territoire meurtri.
Le 5 juin 2024, un drame insoutenable s’est déroulé au nord de Sindian, où une mère et son bébé ont perdu la vie, touchés par des bombes tirées par les troupes sénégalaises. Une tragédie qui rappelle tristement les heures sombres de l’histoire sénégalaise avec cette région. L’ombre des anciens présidents Senghor, Diouf, Wade et Sall, eux-mêmes accusés de violences similaires en Casamance, semble planer sur la gouvernance actuelle, laissant présager le pire.
Les événements récents sont venus confirmer les craintes des populations locales. Le village de Kafenkène, paisible jusqu’à ce jour funeste du 29 août 2024, a été le théâtre d’une scène d’horreur. Aliou Sané, un jeune agriculteur de 19 ans, a été froidement abattu par des soldats sénégalais. Son seul tort ? Être au mauvais endroit, au mauvais moment, victime d’une violence insensée et disproportionnée.
Les récits des témoins bouleversés décrivent une opération militaire marquée par une brutalité inouïe. Quatre autres jeunes hommes du village ont été arrêtés, torturés, puis emmenés à la prison de la gendarmerie de Bignona. Adama Bamba Mané et ses codétenus sont portés disparus depuis plus de deux années. Le journaliste d’investigation René Capain Bassène maintenu en prison malgré son innocence est hospitalisé gravement affaibli par une grève de la faim. Ces arrestations arbitraires et les actes de torture infligés ajoutent une nouvelle couche d’indignation à une situation déjà explosive.
Les Casamançais, à travers les voix des composantes politiques et combattantes du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC), dénoncent avec véhémence cette montée de la violence. Ils exigent que des comptes soient rendus pour chaque vie fauchée, chaque famille brisée par ce cycle infernal.
Il est temps pour la communauté internationale et la société civile sénégalaise de prendre conscience de l’ampleur de la tragédie qui se déroule en Casamance. L’histoire ne doit pas se répéter, et les Casamançais, plus que jamais, doivent être soutenus dans leur quête de justice, de vérité et de paix.
Antoine Bampoky