Casamance : Les femmes de la commune de Niamone en colère contre l’administration sénégalaise
Elles sont là, présentes, mobilisées, fortes et fières d’être casamançaises, héritières naturelles de la Reine Aline Sitoé Diatta, les femmes de la commune de Niamone, dans le département de Bignona sont inquiètes et remontées contre les autorités sénégalaises qui ont livré des permis de construire des maisons dans la forêt classée où même les villageois sont interdits d’exploiter.
Ce weekend, elles étaient plus d’une centaine à braver les forces de l’ordre sénégalaises et laisser exploser leur colère, dans cette commune de Basse Casamance à une vingtaine de kilomètres au nord de Ziguinchor.
Leur rêve à elles : que leurs droits à la terre ancestrale ne soient pas bafoués. Et que les maisons construites par la mafia de lotissement des autorités sénégalaises dans la forêt classée ne deviennent pas une norme et une forme d’envahissement et de colonisation.
Bénévoles, soucieuses de défendre les droits de terre, elles insistent : il s’agit d’une marche contre des valeurs malsaines que les gouvernements sénégalais semblent vouloir nous imposer. C’est d’ailleurs pacifiquement, qu’elles veulent délivrer un message à la nouvelle administration de Diomaye Faye.
Selon Seynabou Goudiaby, conseillère communale et porte-parole des femmes, « Nous sommes prêtes à tout, nous demandons la destruction complète et immédiate de ces habitats illégaux. »
« Nous craignons le retour du système de spoliation de nos terres depuis 1960 jusqu’à la présidence de Macky Sall. Nous sommes prêtes à lutter chaque minute pour empêcher cela », a renchéri Célestine Coly, une enseignante du village.
« Liberté », « plus de blabla », « La Casamance notre vie », ont-elles aussi réclamé lors de ces protestations rapidement devenues virales sur les réseaux sociaux de la diaspora. Des slogans qui s’apparentent à celui de Fidel Castro, « la patrie ou la mort ».
Car c’est bien la crainte d’un pas en arrière en matière de droits des Casamançais sur leurs terres, comme c’est le cas à Médina Gounass, Cap Skirring, Goudomp, Bounkiling, Ziguinchor, Niaguis et Toubacouta.
Samsidine Badji (SAM)