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Casamance : Les intellectuels et universitaires casamançais dénoncent l’endocolonisation sénégalaise en Casamance après les événement de Médina Gounasse (Communiqué)

Casamance : Les intellectuels et universitaires casamançais dénoncent l’endocolonisation sénégalaise en Casamance après les événement de Médina Gounasse (Communiqué)

 Extrait complet  du Communiqué de presse

Objet : Evénements de Médina Gounasse : le MFDC dénonce l’endocolonisation sénégalaise en Casamance

Au regard de l’historique du conflit opposant partisans des deux Khalifes de Médina Gounasse, les événements douloureux, tragiques qui se sont produits il y a plus de 15 jours dans la cité religieuse du Fouladou, en Haute Casamance, sont le résultat de pratiques népotistes au caractère arrogant, de la communauté allochtone venue du Nord du Sénégal, à la faveur du favoritisme d’Etat.

L’enjeu de l’endocolonisation, dans le sillage de l’administration post coloniale consistant sur tout le territoire de la Casamance, en deux dimensions : la gestion et la politique foncière – l’administration perçue et vécue comme endocoloniale, car reposant sur la reproduction des élites nordistes sénégalaises au détriment de l’émergence des élites, y compris religieuses autochtones casamançaises.

Dans les rapports post coloniaux entre populations allochtones s’inscrivant dans le sillage du colon, en pire, et populations autochtones, la Casamance belle et rebelle du Cap Skirring à Gouloumbou, a toujours affiché une résistance chronique à l’ordre colonial, endo et néocolonial, face au processus de sénégalisation de la Casamance.

Ainsi, l’acte de réveil du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) en 1982 correspond à une nouvelle séquence de cette résistance, d’autant plus que l’un des facteurs ayant fait déborder le vase en décembre 1982 était l’occupation des terres par des allochtones, poussant ainsi les autochtones à la périphérie de Ziguinchor, par exemple.

Sur le plan religieux ou spirituel, face au besoin des casamançais d’ériger des figures religieuses saintes, à leur désir de préserver leur système spirituel dont Abbé Augustin Diamacoune voyait le berceau de « l’autre côté des frontières sud de la Casamance, » l’Etat sénégalais, dans sa domination culturelle, a toujours voulu que les centralités spirituelles soient basées au Nord du Sénégal.

(Peut être que la visite du Président Bassirou Diomaye Faye à l’imam Fansou Bodian, une première, visait à se racheter !!!)

Les arrestations en cours de jeunes casamançais portant les noms Baldé, Mballo, Kandé, Diallo, Coly, Sané, etc…, à la suite des affrontements entre les partisans des deux Khalifes, sont discriminatoires et représentent pour nous la continuation de l’endocolonisation. Nous dénonçons ces arrestations injustes et iniques.

Le MFDC, toutes ses sections du Fouladou de la basse, de la moyenne et haute Casamance, expriment leur solidarité au Khalife autochtone de Médina Gounasse et ses partisans. Ils exigent la libération sans conditions des jeunes détenus sur ordre du Khalife allochtone bénéficiant du favoritisme né des régimes précédents.

Ils appellent à la restauration des structures religieuses et spirituelles autonomes de la Casamance, à commencer par celle qui a été construite par Cheikh Sountou Badji, par l’Abbé Augustin Diamacoune, bâtisseur du syncrétisme Jamato-chrétien.

La paix en Casamance, les rapports équilibrés et respectueux entre la Casamance et le Sénégal en dépendent.

Fait en Europe, le 29 juin 2024
Le Cercle des Intellectuels et Universitaires du MFDC

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