Trois semaines après les bombardements du nord de Sindian qui ont tué une maman et son bébé de quatre mois, une semaine après la fête sanglante de Tabaski à Médina Gounass qui a fait deux morts, plusieurs blessés et une vingtaine de maisons et de commerces incendiés, le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, celui-même que les Casamançais ont plébiscité en mars 2024 contre Macky Sall, celui-même qui a envenimé le clivage dans le village Saint de la Casamance en visitant, un mois plus tôt le Khalife des Toucouleurs et ignorant de manière désintéressée l’imam Casamançais Thierno Mounirou Baldé, descendant du Roi du Fouladou Moussa Molo Baldé, a envoyé ses gendarmes, ses policiers et l’armée sénégalaise pour effectuer des rafles de centaines de jeunes Casamançais.

En effet, les forces de défense du Sénégal, avec une perversité jouissive, ostensiblement exhibée sur les réseaux sociaux, ont raflé puis parqué plus de 200 jeunes casamançais en majorité d’ethnie Peul du Fouladou, de Mandingues et de Diolas.

Selon les témoignages recueillis sur le terrain les forces de l’ordre sénégalaises ont fait subir à ces jeunes adolescents un traitement dégradant en les maintenant quatre heures durant agenouillés, les mains liées ou derrière la tête, certains immobilisés contre un mur. Ces méthodes cruelles rappellent les sinistres périodes des funestes époques nazie et coloniale. Par contre les populations évoquent qu’aucune personne Toucouleur du Sénégal n’a été arrêtée.

Les propos d’un professeur d’histoire à Kolda sont éloquents : « Les Gaboukés, sont privés de vie, de terre, de liberté et subissent maintenant un régime carcéral. On peut certes emprisonner les hommes révoltés, mais on ne peut arrêter la révolte des hommes. Diomaye Faye est complément à côté de la plaque, il suit gravement les traces de Macky Sall et il échouera. »

Le déchaînement de violences policières perpétrées en Casamance depuis le régime de Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade, Macky Sall où la violence et les rafles étaient le mode de gouvernement institutionnel continue de plus belle. Assurément, ça sent le début de la fin du régime Diomaye Faye en Casamance.

Balanta Mané