Casamance : Les rafles sans précédent par les militaires du régime de Macky Sall
Le régime sénégalais de Macky Sall peut arrêter chaque jour militairement des milliers de civils casamançais, mais il ne peut jamais arrêter leur volonté puissante de résistance, de liberté et de justice sociale portée.
Le peuple, privé de vie, subit déjà un colonialisme barbare, raciste et diététique carcéral. Depuis la présence portugaise et française, il ne craint donc pas d’aller alimenter par ses révoltes nourricières les prisons. Aline Sitoé Diatta en est la preuve mémorielle. On peut certes emprisonner les hommes révoltés, mais on ne peut arrêter la révolte des hommes.
En Casamance, depuis la veille de Noël 2023 jusqu’à cette première semaine de janvier 2024, les militaires sénégalais, sur ordre du palais de l’avenue Roume de Dakar, se sont livrés à d’humiliantes arrestations d’une cinquantaine d’habitants sans autre forme de procès. Auraient-ils agi de la même manière dans une autre région sénégalaise où les journées du Christ et du réveillon de Saint-Sylvestre ont été bien arrosées ?
En effet, les soldats sénégalais, avec une perversité jouissive ostensiblement exhibée sur une vidéo filmée par un des membres du bataillon, ont raflé puis parqué plus de 50 villageois dans un terrain isolé des regards pour se livrer à des châtiments contre ces derniers. Ces forces de l’ordre ont fait subir à ces habitants de Diaboudior, Kantimba, d’Ougonor, Balla Djiring et Batanding Boudiakène, un traitement dégradant en les maintenant quatre heures durant agenouillés, les yeux bandés, les mains liées ou derrière la tête, certains immobilisés contre un mur. Ces méthodes cruelles rappellent les sinistres périodes des funestes époques nazies.
Aujourd’hui, le bilan de deux semaines de la répression est effrayant : deux morts ont été recensés, des dizaines d’arrestations, des dizaines de blessés, souvent gravement mutilés par des tortures notamment. Le pouvoir de Macky Sall, dans un sursaut de survie, tente de blinder son système faye-salliste par un déchaînement de violences militaires jamais perpétrées depuis le régime d’Abdou Diouf avec qui la violence et les rafles en Casamance étaient le mode de gouvernement institutionnel.
Assurément, ça sent la triste et sanguinaire fin du régime de Macky Sall qui a fait des Casamançais des sujets d’exclusion, d’oppression et de répression.
Antoine Bampoky