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Casamance : René Capain Bassène en danger de mort : La grève de la faim du journaliste ébranle le monde

Casamance : René Capain Bassène en danger de mort : La grève de la faim du journaliste ébranle le monde

Le mardi 3 septembre 2024 restera gravé dans les mémoires comme une journée sombre pour la liberté de la presse. René Capain Bassène, journaliste d’investigation reconnu, a été évacué en urgence à l’hôpital régional de Ziguinchor après avoir entamé une grève de la faim qui le mène désormais au seuil de la mort. Affaibli par des jours sans eau ni nourriture, Bassène se bat désespérément pour sa vie, mais aussi pour sa dignité et son innocence, dans une affaire judiciaire qui semble être un coup monté à des fins politiques.

Depuis le 29 août 2024, Bassène a cessé de s’alimenter pour protester contre la décision incompréhensible de la Cour d’appel qui le maintient en détention en tant que complice présumé dans la sanglante affaire de la tuerie de Boffa Bayotte. Cet événement tragique, survenu en janvier 2018, a laissé 14 morts dans son sillage, et malgré plus de 23 arrestations, Bassène reste le seul condamné. Une condamnation perçue par beaucoup comme une vengeance politique orchestrée par le régime déchu de Macky Sall, visant à étouffer la voix d’un homme dont la plume est devenue trop dangereuse.

Les Casamançais, indignés, crient à l’injustice. Pour eux, il ne fait aucun doute que la main invisible du pouvoir central est à l’œuvre, cherchant à faire taire toute voix dissidente dans cette région historiquement marginalisée. Des figures influentes de la Casamance, telles que Robert Sagna et certaines autorités militaires proches du pouvoir, sont pointées du doigt pour avoir manipulé l’enquête afin de piéger Bassène. Le lieutenant-colonel Issa Diack, ainsi que la mafia liée à l’exploitation illicite du bois en Casamance, sont également accusés d’avoir utilisé cette affaire pour faire d’une pierre deux coups : écarter un journaliste gênant et protéger des intérêts inavouables.

A l’image de ses ancêtres la Reine Aline Disso Bassène et le chef guerrier Djignoeb Bassène, René Capain Bassène, symbole d’une presse libre et indépendante, refuse de se soumettre. Par son acte de résistance ultime, une « diète noire » – privation totale d’eau et de nourriture – il montre au monde entier que l’injustice et la persécution ne triompheront pas sans une lutte acharnée. Cependant, son état de santé critique inquiète ses proches, ses collègues, et même les défenseurs des droits de l’homme à l’international.

Le régime de Macky Sall, déjà accusé de dérives autoritaires, se retrouve une nouvelle fois sous les projecteurs pour son implication supposée dans cette affaire sordide. La question que tout le monde se pose est simple : jusqu’où iront-ils pour faire taire René Capain Bassène ? Et plus encore, le Sénégal, pays autrefois salué pour sa stabilité démocratique, pourra-t-il encore prétendre à ce titre si la vie d’un journaliste est sacrifiée sur l’autel des intérêts politiques ?

L’heure est grave. Le sort de René Capain Bassène pourrait bien marquer un tournant décisif dans l’histoire du Sénégal et en Afrique, un moment où la liberté de la presse se retrouve crucifiée sous les coups de butoir d’un pouvoir qui ne recule devant rien pour garder le contrôle.

ARDiallo

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