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Casamance : Rétrospective de Mai à Août 2024

Casamance : Rétrospective de Mai à Août 2024

Mai 2024

• Mai : Des plaintes émergent des populations du Pakao concernant Malang Seyni Badji, maire de Médina Wandifa, proche de Macky Sall. Il est accusé de s’être approprié de manière abusive les terres de la commune, les lotissant au détriment des habitants locaux et des générations futures.

Juin 2024

• 4 juin : Fulimp Amikel, surnommé « La Panthère Noire », vétéran du maquis des combattants du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC), décède après une longue maladie à Ziguinchor. Il avait rejoint le combat indépendantiste en 1985 et sera enterré dans son village natal de Karounate le 6 juin.

• 5 juin : Une tragédie se produit au nord de Sindian, où une mère et son bébé sont tués par des bombes lancées par l’armée sénégalaise sous le commandement du président Bassirou Diomaye Faye. L’incident survient deux mois après l’élection de Diomaye Faye, un président que les Casamançais avaient soutenu lors des élections présidentielles.

• 17 juin : Un affrontement violent éclate à Madina Gounass, où au moins deux personnes sont tuées et plusieurs autres blessées, dans une dispute entre la communauté musulmane casamançaise et celle des Toucouleurs sénégalais. Ces derniers, venus du Nord du Sénégal, avaient acquis des terres illégalement ou grâce à des soutiens politiques, ce qui a exacerbé les tensions.
• 20 juin : Les jeunes de Casamance adressent un message de soutien à l’imam Thierno Mounirou Baldé du Fouladou, après les violences de la Tabaski à Madina Gounass. Ils dénoncent la politique de peuplement et de colonisation menée par les autorités sénégalaises en Casamance depuis des décennies.

• 24 juin : Des femmes de la commune de Niamone expriment leur colère contre l’administration sénégalaise, bien que les raisons exactes de cette protestation ne soient pas détaillées dans le texte, mais l’appropriation illégale des terres par les Sénégalais est vivement critiquée.

• 26 juin : Les rafles continuent sous le régime de Bassirou Diomaye Faye. Plus de 200 jeunes Casamançais de Médina Gounass sont arrêtés et emprisonnés de manière brutale. Ce sont des représailles après les précédentes violences dans la région. Les intellectuels et universitaires casamançais dénoncent cette politique d’endocolonisation sénégalaise.

Juillet 2024

• 24 juillet : Au Tribunal de Grande Instance de Ziguinchor, le procès en appel de René Capain Bassène et Oumar Ampoï Bodian débute dans l’affaire de Boffa-Bayotte, en présence de représentants de la diaspora casamançaise.

• 25 juillet : Le procureur requiert l’acquittement des deux accusés, René Capain Bassène et Oumar Ampoï Bodian, dans le cadre de l’affaire Boffa-Bayotte. Le procureur déclare que les accusations de participation à un mouvement insurrectionnel et de sortie irrégulière de correspondances n’ont pas de fondement. Les avocats des accusés, notamment Maître Ciré Ly, soulignent le manque de preuves et dénoncent les violations des droits humains.

• 15 août : Le président français Emmanuel Macron rend hommage aux combattants des anciennes colonies, incluant les Casamançais, lors du 80e anniversaire du débarquement de Provence. Ce discours renforce les arguments des intellectuels et universitaires casamançais en faveur du droit à l’autodétermination de la région, notamment en évoquant les sacrifices des Casamançais pour la liberté de la France.

• 29 août : Deux événements marquants :
o Le verdict du procès en appel de Boffa-Bayotte : Oumar Ampoï Bodian est libéré, mais René Capain Bassène est condamné à la perpétuité. Ce jugement suscite des scènes de joie et de colère à Ziguinchor.
o Exécution d’Aliou Sané : Un jeune agriculteur de 19 ans est abattu par l’armée sénégalaise à Kafenkène, accentuant les tensions dans la région.

Ce deuxième tiers de l’année 2024 a été marqué par une intensification des violences en Casamance, des tensions ethniques et des actes de répression politique sévère, notamment à travers des rafles massives et des exécutions extrajudiciaires. Le mois de juin a été particulièrement difficile avec la mort de civils et des affrontements intercommunautaires, tandis que le mois de juillet a vu des avancées significatives dans le domaine judiciaire avec le procès Boffa-Bayotte. En août, la situation a continué de se dégrader, avec des violences de plus en plus marquées et une reconnaissance internationale des sacrifices des Casamançais.

ARDiallo

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