Niger : Les autorités nigériennes privent la France d’une grande mine d’Uranium
Le Niger a retiré le permis d’exploitation de l’importante mine d’uranium d’Imouraren (nord) à l’entreprise française Orano (ancien Areva), malgré le lancement récent de travaux sur le site. Les relations entre l’exploitant présent au Niger depuis 50 ans et les autorités se sont tendues après le putsch du 26 juillet dernier. Le site avait d’abord été fermé, avant de réouvrir, puis de fermer à nouveau. L’exploitation avait dû être interrompue, faute de pouvoir être approvisionnée en matériaux nécessaires à son fonctionnement.
«Orano prend acte de la décision des autorités du Niger de retirer à sa filiale Imouraren SA son permis d’exploiter le gisement, et ce malgré la reprise des activités sur site conformément aux attentes qu’elles avaient exprimées», a fait savoir le groupe français.
En marge de la publication de ses résultats annuels en février, son DG Nicolas Maes avait pris soin de relativiser l’importance de la production nigérienne d’uranium à l’échelle mondiale : 1800 tonnes sur 70.000 tonnes. L’année dernière, seules 1200 tonnes ont été expédiées depuis le Niger. Le pays pèse 15% de la production du groupe, un poids « significatif mais qui n’est pas de nature à mettre le système en péril », avait-il alors expliqué.
La production d’électricité en France repose à près de 70% sur son parc nucléaire. L’accès à l’uranium reste donc une pierre angulaire de la politique énergétique française.
L’uranium nigérien a commencé à être exploité en 1970. À travers ses filiales Compagnie minière d’Akouta (COMINAK) et Société minière de l’Aïr (SOMAÏR), la société française Areva a détenu le monopole de l’exploitation, jusqu’en début des années 2010 où le Niger a commencé à « diversifier » ses partenaires.
Les relations entre le Niger et la France se sont considérablement dégradées depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023, lorsque les militaires ont pris le pouvoir et mis fin au mandat du président élu Mohamed Bazoum.
ARDiallo