Sahara occidental : L’ONU « vivement préoccupée » par la dégradation de la situation
Le secrétaire général de l’ONU est « vivement préoccupé » par la dégradation de la situation au Sahara occidental, selon un rapport publié lundi qui appelle à éviter « toute nouvelle escalade« .
« Je reste vivement préoccupé par l’évolution de la situation au Sahara occidental. Celle-ci a continué de se dégrader et il faut d’urgence inverser la tendance, notamment pour éviter toute nouvelle escalade« , écrit Antonio Guterres dans un rapport sur ce territoire disputé, demandé par l’Assemblée générale de l’ONU. « La poursuite des hostilités et l’absence de cessez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario marquent un net recul dans la recherche d’une solution politique à ce différend de longue date« , ajoute-t-il, dénonçant « les frappes aériennes et les tirs de part et d’autre du mur de sable ».
« Ce contexte difficile rend la négociation d’une solution politique à la question du Sahara occidental plus urgente que jamais, près de 50 ans après le début du conflit », insiste le secrétaire général, appelant toutes les parties à aborder le processus politique « l’esprit ouvert » et sans « conditions préalables« . Ce rapport, qui porte sur la période du 1er juillet 2023 au 30 juin 2024, a été préparé avant que la France n’annonce fin juillet le renforcement de son soutien au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental comme « seule base » pour résoudre le conflit, annonce qui a provoqué la colère d’Alger.
Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, est contrôlé en majeure partie par le Maroc – qui propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté – mais revendiqué par les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, qui réclament un référendum d’autodétermination prévu lors d’un cessez-le-feu en 1991 mais jamais organisé. En l’absence d’un règlement définitif, l’ONU considère ce territoire, aux riches eaux poissonneuses et aux importantes réserves en phosphates, comme un « territoire non autonome« .
Dans sa dernière résolution adoptée en octobre 2023, le Conseil de sécurité de l’ONU appelait à nouveau les parties à reprendre les négociations avec l’objectif de parvenir à « une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».
ARDiallo