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Sahara occidentale : Comment le Maroc fait chanter l’Union européenne

Sahara occidentale : Comment le Maroc fait chanter l’Union européenne

L’occupation marocaine continue de faire chanter plusieurs pays dans l’objectif d’obtenir la reconnaissance de sa prétendue souveraineté sur le Sahara occidental, exigeant de l’Union européenne (UE) de transgresser le droit international et de s’aligner sur la position marocaine, en contrepartie de l’ouverture des frontières douanières avec les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla.

Des sites d’information marocains ont révélé les détails d’un nouveau scandale de chantage orchestré par le Maroc, qui refuse d’ouvrir les frontières douanières avec Ceuta et Melilla, une attitude liée à la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) invalidant les accords sur les produits agricoles et la pêche, conclus entre l’UE et le Maroc sans le consentement du peuple sahraoui. Selon le journal espagnol Okdiario, «le Maroc n’envisage pas d’ouvrir les frontières douanières à Ceuta et Melilla à court ou moyen terme», d’autant que le Maroc parle toujours de «complexités techniques» empêchant le lancement du projet. Le journal cite également des sources diplomatiques du ministère espagnol des Affaires étrangères, affirmant que le refus du Maroc est lié à l’annulation, le 4 octobre 2024, par la CJUE, des accords sur les produits agricoles et la pêche conclus avec le Maroc. Les mêmes sources ajoutent que le ministère des Affaires étrangères a reçu des informations de Rabat concernant les raisons du retard accusé par rapport à l’ouverture des douanes à Ceuta et Melilla, notamment le mécontentement envers la décision de la CJUE annulant les accords de pêche et agricoles avec Rabat. Le «chantage» est devenu une monnaie courante dans la politique étrangère du royaume du Maroc pour obtenir des gains illégaux, que ce soit par l’usage d’informations obtenues via l’espionnage par le logiciel sioniste «Pegasus» ou par la carte de la migration clandestine en vue d’imposer ses exigences, même au détriment de la légalité internationale. Le Makhzen avait déjà utilisé la carte de la migration clandestine à plusieurs reprises contre Madrid, la dernière en date étant en septembre dernier dans la ville de Fnideq, à la frontière maroco-espagnole, où des milliers de Marocains ont rejoint la zone frontalière pour envoyer un message au gouvernement de Pedro Sanchez : toute action contraire aux intérêts du Makhzen, que ce soit au Sahara occidental ou ailleurs, se traduira par la facilitation du passage de milliers de migrants illégaux vers l’Espagne.

Le site d’information français l’Anticapitaliste a souligné, jeudi, dans un article, que la complicité de l’Etat français avec le régime «corrompu» du Makhzen marocain, à propos du Sahara occidental était devenue encore «plus cynique et scandaleuse», après la récente déclaration du président Emmanuel Macron relative au soutien de Paris au prétendu «plan d’autonomie» de Rabat. Fabienne Dolet, l’auteure de l’article publié sous le titre : Le Sahara occidental sur l’autel de l’impérialisme français, a soutenu que la déclaration d’Emmanuel Macron «est l’aboutissement d’un lobbying des entreprises françaises, visant à regagner un avantage dans la concurrence des multinationales pour l’accès aux grands marchés publics, notamment dans le territoire sahraoui à l’énorme potentiel en ressources naturelles».

Selon Fabienne Dolet, «l’affirmation élyséenne ne doit rien au hasard et est l’aboutissement d’un lobbying puissant des entreprises françaises du CAC40, dont une quarantaine de dirigeants avaient fait le déplacement à Rabat. L’objectif de la délégation était de regagner un « avantage comparatif » dans la concurrence des multinationales pour l’accès aux grands marchés publics, en particulier d’infra­structures et d’armement marocains. Et le Sahara occidental (occupé) est aussi un vaste territoire de 266.000 Km2 en plein développement, avec des réserves de phosphate enviées dans le monde entier, des eaux généreuses en poissons, des produits agricoles, du sel, du sable, un potentiel énorme en matière d’énergies renouvelables», et de préciser dans le même contexte, que «dix milliards d’euros de contrats et d’accords d’investissement, c’est donc la récolte de la visite d’Emmanuel Macron. Une récolte qui valait bien pour la bourgeoisie française de jeter aux orties tout principe démocratique et droit à l’autodétermination des peuples, inclus dans les résolutions de l’ONU, pour le Sahara occidental par exemple, sur les droits et les libertés individuelles ou sur la préservation de l’environnement».

Ibou Camara

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