Soudan : L’ONU alerte sur un « nouveau front » au Darfour
De hauts responsables de l’ONU ont alerté vendredi devant le Conseil de sécurité sur les risques d’un nouveau front au Soudan, autour du contrôle de la ville d’el-Facher, au Darfour, où la population est déjà au bord de la famine.
Après un an de guerre entre les forces armées (FAS) du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohammad Hamdane Dagalo, le pays vit « une crise gigantesque, entièrement créée par l’Homme », a dénoncé la sous-secrétaire générale de l’ONU pour les Affaires politiques Rosemary DiCarlo. « Les parties en conflit ont ignoré de façon répétée les appels à cesser les hostilités, y compris de ce Conseil. A la place, ils ont accéléré leurs préparatifs pour plus de combats, les FAS et les FSR continuant tous les deux leurs campagnes pour recruter des civils », a-t-elle déploré. Elle s’est en particulier inquiétée des informations sur une possible attaque « imminente » des FSR contre el-Facher, seule capitale des cinq Etats du Darfour qu’elles ne contrôlent pas, « soulevant le spectre d’un nouveau front dans le conflit ».
El-Facher fait office de hub humanitaire pour le Darfour, région où vivent environ un quart des 48 millions d’habitants du Soudan. La ville avait jusque-là été relativement épargnée par les combats, accueillant de nombreux réfugiés. Mais depuis mi-avril, des bombardements et des affrontements ont été rapportés dans les villages environnants.
Ibou Camara