Le monde catholique s’est recueilli ce lundi 21 avril 2025, à l’annonce du décès du Pape François, survenu à l’âge de 88 ans au Vatican. Figure de compassion, de justice sociale et de réforme, Jorge Mario Bergoglio laisse derrière lui une Église en mouvement, mais confrontée à de grands défis. Alors que les regards se tournent déjà vers le prochain conclave, une question historique émerge avec force : et si l’Afrique donnait au monde le prochain pape ?

L’Afrique, poumon de l’Église catholique

Avec plus de 250 millions de fidèles, l’Afrique est aujourd’hui le continent où l’Église catholique croît le plus rapidement. Tandis que l’Occident se sécularise, les églises africaines vibrent au rythme des chants, des prières et d’une foi vivante. Vocations sacerdotales en hausse, ferveur populaire, engagement communautaire : l’Afrique n’est plus la périphérie de l’Église – elle en est l’avenir.

Et pourtant, depuis deux mille ans d’histoire chrétienne, aucun pape n’est venu du sol africain. Après des siècles de centralisation européenne, le temps n’est-il pas venu pour l’Église de regarder vers le Sud ? Vers cette Afrique spirituelle, généreuse, ouverte aux autres et profondément catholique ?

Des pasteurs africains, des figures d’Église mondiales

L’Afrique compte parmi ses fils des cardinaux de premier plan, qui marient intelligence théologique, engagement social et vision pastorale. Citons :

Le Cardinal Fridolin Ambongo (RDC), franciscain, écologiste convaincu et voix forte au Synode sur l’Amazonie.

Le Cardinal Peter Turkson (Ghana), ancien président du Dicastère pour le Développement Humain Intégral, proche du Pape François.

Le Cardinal Dieudonné Nzapalainga (Centrafrique), médiateur infatigable dans un pays marqué par les conflits.

Le Cardinal Robert Sarah (Guinée) , ancien archevêque de Conakry  et figure emblématique de la tendance conservatrice de l’Église.

Ces hommes ont prouvé qu’ils pouvaient non seulement guider des Églises locales, mais aussi porter des causes mondiales. Leur voix est écoutée à Rome. Leurs cœurs battent pour l’Église universelle.

Un pape africain, un tournant historique

L’élection d’un pape africain serait un geste fort, un acte d’universalité authentique. Elle enverrait ce message simple mais puissant : l’Église est catholique, c’est-à-dire universelle, non seulement par son message, mais aussi par son visage.

Un pape venu d’Afrique pourrait mieux comprendre les réalités vécues par des millions de croyants : pauvreté, migration, conflits, défis environnementaux… Non pas en théoricien, mais en témoin.

Il incarnerait une Église de la compassion, de la dignité humaine, de la proximité. Une Église qui parle wolof, swahili, lingala ou zoulou, autant que latin ou italien.
Un appel aux cardinaux électeurs
Le monde attend un signal d’espérance. Et l’Afrique est prête. Prête à offrir au monde catholique un pasteur enraciné dans sa foi, tourné vers les pauvres, et habité par une vision de paix et de justice.

À ceux qui entreront en conclave dans les jours à venir, nous disons : n’ayez pas peur de l’Afrique. Elle a déjà tant donné à l’Église. Laissez-la lui donner maintenant un pape.

L’histoire frappe à la porte du Vatican. Et elle parle avec un accent africain.

Cathy Manga