Le dimanche 13 avril 2025, l’Algérie a ordonné l’expulsion de douze agents de l’ambassade de France à Alger, leur donnant 48 heures pour quitter le territoire. Ces agents, tous affiliés au ministère français de l’Intérieur, sont soupçonnés par les autorités algériennes d’activités incompatibles avec leur statut diplomatique. Cette mesure marque une escalade significative dans les tensions diplomatiques entre les deux pays, étant sans précédent depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962.

Contexte de la crise

Cette décision fait suite à la mise en examen en France de trois individus, dont un agent consulaire algérien, accusés d’enlèvement et de séquestration de l’opposant algérien Amir Boukhors, connu sous le pseudonyme Amir DZ. Ce dernier, bénéficiant de l’asile politique en France, aurait été la cible d’une opération menée sur le sol français, ce qui a suscité l’indignation des autorités françaises et a conduit à l’ouverture d’une information judiciaire par le Parquet national antiterroriste.

Réactions officielles

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a exprimé la « profonde préoccupation » de Paris face à cette décision, la qualifiant de « mesure inamicale » et affirmant que la France se réserve le droit de prendre des mesures de réciprocité. Cette expulsion intervient alors que les deux pays tentaient de rétablir des relations bilatérales apaisées après plusieurs mois de tensions.

Antécédents diplomatiques

Les relations franco-algériennes ont été marquées ces dernières années par une série de crises, notamment en raison de la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en juillet 2024, décision vivement critiquée par Alger. Par ailleurs, des différends persistants subsistent concernant les questions mémorielles liées à la colonisation, les politiques migratoires et les droits des ressortissants algériens en France.

Perspectives

Cette nouvelle crise diplomatique souligne la fragilité des relations entre la France et l’Algérie, malgré des tentatives récentes de rapprochement. La situation actuelle pourrait avoir des répercussions sur la coopération bilatérale dans divers domaines, notamment la sécurité, l’économie et les échanges culturels. Il reste à voir si les deux pays parviendront à surmonter ces tensions et à instaurer un dialogue constructif pour rétablir la confiance mutuelle.

ARDiallo