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Burkina Faso : Une grâce présidentielle, un geste de bonne volonté et un souci de réconciliation nationale

Burkina Faso : Une grâce présidentielle, un geste de bonne volonté et un souci de réconciliation nationale

Au Burkina Faso, une vingtaine de militaires condamnés pour leur implication dans la tentative de coup d’État du 16 septembre 2015 ont récemment bénéficié d’une grâce présidentielle. Ce geste du capitaine Ibrahim Traoré, matérialisé par un décret du 24 mars, s’inscrit dans une démarche de pacification et de réconciliation nationale, conformément à la loi adoptée fin décembre 2024 par l’Assemblée législative de transition.

Un acte de clémence en faveur de la cohésion nationale

Parmi les bénéficiaires de cette « grâce amnistiante » figurent des officiers et sous-officiers de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), la garde prétorienne de l’ancien président Blaise Compaoré. Ces militaires avaient été jugés pour leur rôle dans la tentative de renversement du gouvernement de transition dirigé par Michel Kafando en 2015. Leur libération intervient dans un contexte où le Burkina Faso, confronté à des défis sécuritaires et politiques majeurs, a besoin d’unité et de stabilité.

Parmi les graciés se trouvent des hommes décorés pour leurs services, comme le lieutenant Relwindé Compaoré, honoré à quatre reprises au Mali pour ses missions, ou encore le capitaine Oussène Zoumbri. Leur réintégration symbolique dans le corps social pourrait contribuer à apaiser les tensions passées et à tourner la page d’un chapitre douloureux de l’histoire burkinabè.

Une réconciliation nécessaire dans un contexte fragile

Cette décision du pouvoir transitionnel témoigne d’une volonté de dépasser les divisions et de privilégier le dialogue plutôt que la répression. En optant pour la clémence, les autorités actuelles envoient un signal fort : celui de la recherche de la paix intérieure dans un pays marqué par des crises successives.

La réconciliation nationale passe parfois par des gestes audacieux, même envers ceux qui ont commis des erreurs. Si certains pourraient critiquer cette mesure comme un affaiblissement de la justice, d’y voir plutôt une opportunité de reconstruire une nation unie et résiliente.

Vers une nouvelle ère de cohésion ?

Le Burkina Faso traverse une période complexe, avec une transition politique en cours et une lutte contre l’insécurité. Dans ce cadre, la libération de ces militaires pourrait être perçue comme une main tendue en vue d’une unité retrouvée.

Il reste maintenant à espérer que cette grâce présidentielle soit suivie d’un engagement renouvelé de toutes les parties en faveur de la stabilité et de la reconstruction du pays. La réconciliation ne se décrète pas, mais elle se construit pas à pas, à travers des actes concrets de bonne volonté.

En définitive, cette décision du capitaine Ibrahim Traoré illustre une approche pragmatique et inclusive, essentielle pour tourner la page des conflits internes et se concentrer sur les défis communs qui attendent le Burkina Faso.

Saliou Cissé

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