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Casamance : 18ème anniversaire de la mort de l’Abbé Diamacoune, une commémoration sous le signe de la résistance et de la justice

Casamance : 18ème anniversaire de la mort de l’Abbé Diamacoune, une commémoration sous le signe de la résistance et de la justice

Le lundi 20 janvier, les membres de la section de Mangoukouro du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) se sont réunis pour commémorer le 18ème anniversaire de la mort de l’Abbé Augustin Diamacoune Senghor, figure emblématique de la lutte pour l’indépendance de la Casamance. Cette cérémonie, empreinte d’émotion et de détermination, a été l’occasion de rappeler l’héritage de ce leader charismatique, décédé le 13 janvier 2007 à Paris, et de réaffirmer les revendications du mouvement indépendantiste.

Une journée de communion et de résistance

Amidou Djiba, porte-parole du MFDC à Mangoukouro, a ouvert les commémorations en rendant hommage à l’Abbé Diamacoune, qu’il a décrit comme un « homme de paix, de justice et de vérité ». Entouré de délégués du parti indépendantiste, fondé en 1947, Djiba a souligné l’importance de cette journée, qui symbolise à la fois un moment de recueillement et un renouveau de la résistance casamançaise.

« L’Abbé Diamacoune nous a appris que la lutte pour la liberté ne doit jamais se faire au détriment de la dignité humaine. Il prônait la négociation dans la justice et la vérité, et c’est cette voie que nous continuons à suivre », a déclaré Amidou Djiba devant une assemblée attentive.

Les participants ont observé des prières pour le repos de l’âme de l’Abbé Diamacoune, tout en réaffirmant leur engagement à poursuivre son combat pour l’autodétermination de la Casamance. La cérémonie a également été marquée par des appels à la transparence et à la fin des manipulations, dans un contexte où le conflit entre le MFDC et l’État sénégalais perdure depuis plusieurs décennies.

La question de la liberté de la presse et des droits humains

Lors de son discours, Amidou Djiba a également abordé la situation préoccupante de René Capain Bassène, journaliste investigateur emprisonné dans le cadre de l’affaire de la tuerie de Boffa-Bayotte. Selon Djiba, Bassène est la seule personne condamnée dans cette affaire, et il subirait des actes de torture ayant des conséquences graves sur sa santé.

« Nous exigeons la libération immédiate de René Capain Bassène. Son emprisonnement est une injustice flagrante et une atteinte à la liberté de la presse. La vérité doit triompher, et cela ne peut se faire dans un climat de répression », a-t-il martelé, suscitant l’approbation des participants.

La question de la liberté d’expression et de la justice en Casamance reste au cœur des préoccupations du MFDC, qui y voit un élément clé pour parvenir à une résolution pacifique du conflit.

L’héritage de l’Abbé Diamacoune

Né le 4 avril 1928 à Senghalène, dans le sud-ouest de Ziguinchor, l’Abbé Augustin Diamacoune Senghor a marqué l’histoire contemporaine de la Casamance. Ordonné prêtre catholique en 1959, il a rapidement émergé comme une figure centrale du mouvement indépendantiste, succédant à Victor E. Diatta à la tête du MFDC. Son charisme, son éloquence et son engagement pour la paix ont fait de lui un leader respecté, tant par ses partisans que par ses adversaires.

Diamacoune a toujours prôné une résolution pacifique du conflit, insistant sur la nécessité de négociations fondées sur la justice et la vérité. Son décès, survenu à l’hôpital du Val-de-Grâce à Paris en 2007, a laissé un vide immense au sein du mouvement indépendantiste, mais son héritage continue d’inspirer les générations actuelles.

Les commémorations de Mangoukouro ont rappelé que la lutte pour la liberté et la justice en Casamance est loin d’être terminée. Dans un contexte régional marqué par des crises politiques et sécuritaires, la voix de l’Abbé Diamacoune résonne plus que jamais comme un appel à la paix et à la dignité.

Comme le souligne le responsable du MFDC dans le Fouladou: « La vérité triomphera, car elle est notre arme la plus puissante. Nous continuerons à marcher sur le chemin tracé par l’Abbé Diamacoune, avec l’espoir que la Casamance retrouvera bientôt sa liberté et son indépendance. »

À Mangoukouro, les prières et les chants ont résonné jusqu’au soir, portant l’espoir d’un avenir meilleur pour la Casamance.

Samsidine Badji (SAM)

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