L’année 2024 a été marquée par une intensification des violences et des tensions en Casamance, avec des événements tragiques qui illustrent la lutte continue de la région pour sa liberté et la reconnaissance de ses droits. La répression militaire, les arrestations arbitraires, les tortures et les exécutions, souvent accompagnées de torts infligés aux civils, montrent que les aspirations à la paix et à la justice restent vives malgré les décennies de violence. La commémoration des événements historiques, tels que la répression du 18 décembre 1983 et du 26 décembre 1982, souligne que la mémoire collective des Casamançais reste ancrée dans la résistance face à l’oppression.

Le soutien massif pour des leaders comme Bassirou Diomaye Faye, ainsi que les manifestations populaires, notamment pour la libération des prisonniers politiques et la fin des exactions, révèlent une forte volonté de changement politique. Toutefois, les événements de 2024 montrent aussi que la violence et l’absence de solutions politiques sérieuses alimentent la radicalisation des positions, avec des appels à l’indépendance de la Casamance de plus en plus récurrents.

Les défis pour 2025 seront multiples :

La paix et la réconciliation : Les Casamançais aspirent à une paix durable et à une véritable réconciliation. Il est crucial que les autorités, qu’elles soient sénégalaises ou issues de la mouvance indépendantiste casamançaise du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance, trouvent une voie pour résoudre ce conflit qui dure depuis des décennies. La politique de répression militaire doit céder la place à des dialogues politiques réels.

Justice et dignité : La demande de justice pour les victimes des violences passées, notamment en ce qui concerne les massacres, les tortures, et les exactions militaires, doit être entendue. La reconnaissance des crimes de guerre, l’ouverture des procès pour les responsables de ces actes, et la réparation des victimes doivent figurer parmi les priorités.

Les droits humains et la liberté politique : La question de la liberté des prisonniers politiques casamançais et du respect des droits fondamentaux dans la région doit être mise en avant. Les politiques discriminatoires, les abus de pouvoir et l’absence de dialogue continuent d’exacerber les tensions.

La gouvernance par les administrateurs sénégalais : En parallèle des revendications politiques, les Casamançais attendent un changement dans la gestion de leurs ressources naturelles et de leurs terres. Les abus d’autorité dans la gestion des terres, comme ceux dénoncés dans le Pakao, à Ziguinchor, Cap Skirring, Côte Atlantique, nécessitent une réforme sérieuse pour permettre aux populations locales de gérer leurs propres affaires en toute autonomie.

Souhaits et Vœux pour 2025

En ce début d’année 2025, nous adressons nos vœux les plus sincères à tous les Casamançais, qu’ils soient au pays ou dans la diaspora. Que cette nouvelle année soit porteuse de paix, de justice et de prospérité pour la Casamance.

Nous formulons le vœu qu’en 2025, le territoire de Casamance puisse enfin trouver la voie de la réconciliation et de la sérénité. Que les dialogues sincères, les compromis et les gestes de paix permettent de clore définitivement le chapitre de la violence et de l’injustice. Que les aspirations des Casamançais à l’autodétermination et à la reconnaissance de leurs droits soient entendues et prises en compte, pour bâtir un pays de dignité et de solidarité.

Nous espérons que, malgré les épreuves, l’esprit de résistance et d’unité des Casamançais, que ce soit dans leurs luttes pour la justice ou dans leurs moments de célébration, continue de rayonner. Que chaque individu puisse vivre dans un environnement où la paix, la sécurité, et le respect de la dignité humaine soient une réalité.

À toutes les Casamançaises et à tous les Casamançais, à toutes les lectrices et tous les lecteurs, nous souhaitons une année 2025 marquée par des avancées significatives, où les rêves d’une Casamance libre, juste et prospère se concrétisent enfin.

Que la paix et l’unité soient avec vous. Bonne année à tous !

La Rédaction