Casamance : Extrait (3) de la conférence de l’Abbé Augustin Diamacoune Senghor tenue à la Chambre de Commerce de Dakar le samedi 23 août 1980
![Casamance : Extrait (3) de la conférence de l’Abbé Augustin Diamacoune Senghor tenue à la Chambre de Commerce de Dakar le samedi 23 août 1980 Casamance : Extrait (3) de la conférence de l’Abbé Augustin Diamacoune Senghor tenue à la Chambre de Commerce de Dakar le samedi 23 août 1980](https://www.journaldupays.com/wp-content/themes/goodnews/framework/scripts/timthumb.php?src=https://www.journaldupays.com/wp-content/uploads/2025/01/Diamacoune-3.jpg&h=275&w=599&zc=1)
Mais, une fois l’indépendance nationale acquise dans le contexte Sénégalais, pouvons-nous conclure à la mort soudaine d’une résistance Casamançais âgée de 315 ans (en 1980) ? La question reste posée. L’histoire nous en donnera la réponse. Ce que je sais quant à moi, c’est qu’il existe des réveils qui font trembler le monde.
Nos ancêtres peuvent être fier de la lutte glorieuse qu’ils ont si longtemps menée contre les puissances coloniales. La Casamance peut à bon droit, avec l’apôtre Paul s’écrier : « Bonum Certamen Certavi ». « J’ai combattu jusqu’au bout le bon combat » (2e Lettre sain Paul à Timothée, Chapitre 4, verste 7).
NATURE DE LA RESISTANCE CASAMANCAISE
Considérée de sa nature, la résistance Casamançaise a été tantôt active tantôt passive. Par la résistance active, les Casamançais ont lutté contre les Blancs et leurs auxiliaires, les armes à la main. Dans cette entreprise nationale, tous hommes, femmes et enfants, chacun selon sa nature et ses moyens, tous ont luttées courageusement contre l’envahisseur et ses valets. Malgré leur supériorité due à leur armement perfectionné, les Blancs ont essuyé un peu partout en Casamance, des échecs retentissants. Les archives des blancs ne disent pas toute la vérité. Dès l’instant ou les Casamançais ne sont plus sentis en mesure de résister aux Blancs les armes à la main, ils les déposèrent pour user d’une arme plus redoutable, parce que autrement plus efficace contre les exactions et les vexations des Colons et des Valets : j’ai nommé la
Résistance Passive :
– Refus de répondre aux convocations – Refus de recrutement de soldats – Refus de corvées de toutes sortes – Refus de toutes contact avec le Blanc et ses hommes – Refus de toutes collaboration avec le Colon et ses Courtiers – Refus de payer l’impôt sous toutes ses formes – Refus du Recensement – Refus de l’Hôpital – Refus de l’Ecole – Refus de toutes proposition alléchante
« Timeo Danaos et Dona Ferentes« . « Je crains les Grecs même quand ils des offrandes « , Disait aux troyens à propos du cheval, le Gand Prêtre LAOCCON, dans l’Eneide de Virgile, Chant 2, vers 49).
De nos jours, je connais quelqu’un qui répète bien souvent, non sans malice :
» Timeo Senegalenses et Dona Ferentes ». Nous sommes dans un pays de Latinistes: comprennent qui peut! Considérée du point de vue de la durée, la résistance Casamançaise Active comprend d’abord une très longue période s’étendant le 1645, date de la fondation de leur comptoir de Ziguinchor par les Portugais, à 1920, date de la mise à exécution du PLAN BRUNOT, de désarmement systématique de la Basse Casamance.
Ensuite un très courte période s’étendant de 1942 à 1946 et même un peu plus tard: une décade, dans le CASA, et relative aux événements qui ont accompagnée et suivi le règne de la reine Aline Sitoé DIATTA de Cabrousse.
Quant à la résistance passive, elle a connu une très longue période d’intensité de 1645 à 1960: soit 315 ans! Ecoutons à ce sujet l’aveu d’un ancien Administrateur Supérieur, donc d’un Gouverneur de la Casamance.
« Notre domination n’est pas suffisamment établie car à part l’impôt, nous ne pouvons guère obtenir de résultats en Basse Casamance sans force militaire… Nous n’avons pas affaire à des rebelles à châtier, nous avons partout à compter avec un désir latent de révolte, désir qui se manifeste ou non suivant l’importance du détachement de tirailleurs prêts à intervenir ». (Archives SN 13 G 383. Rapport de l’Administrateur Supérieur par intérim de BRUNOT au Lieutenant-Gouverneur du Sénégal, De LABRETOIGNE du MAZEL, 23 Août 1916).
Un autre Administrateur Supérieur de la Casamance renchérit : « QUOI qu’il en soit, les Diola viennent de nous prouver que leur obstination incoercible est tout aussi difficile à vaincre qu’un rébellion active, et qu’en définitive, les résultats sont les mêmes… Nous sommes malheureusement à peu près désarmés devant ce genre de résistance. On n’admettrait pas en effet, l’emploi d’armes contre une population butée qui ne répond à aucune de nos mises demeure d’obéir, mais qui se garde bien de faire le moindre geste ou de se livrer à une démonstration menaçante....Ce n’est pas la peur des Blancs qui les fait agir de la sorte comme ils le disent, mais la volonté bien arrêtée de ne pas nous obéi. Et cela dure ainsi depuis nous occupons pays, C’est-à-dire depuis 50 à 60 ans environ « . (Archives SN, 13 G 384. Rapport de l’administrateur BENQUEY sur la situation politique de la Casamance en Décembre 1917).
Donc, à entendre l’Administrateur Supérieur BENQUEY, que le Mandingue le nomme « Diola » ou qu’il s’appelle lui-même « Adyamat« , cet habitant de la Basse Casamance ne semble pas avoir volé les qualificatifs qu’il reçoit de « têtu, coriace, récalcitrant, vindicatif, turbulent » et que je sais-je encore?
Le CASA plie et ne rompt pas. Bref, nos cerveaux et autres rêveurs du Building Administratif et d’ailleurs feraient mieux d’en prendre de la graine : « Historia Alma Magistra »!
Précisions tout de suite que chez moi, je veux dire dans mon langage, le CASA est souvent synonyme de la Casamance.
La seconde période cde la résistance active de la Casamance a été abordée dans notre causerie « Foi et Patriotisme » ou « Hommage à la Résistance Casamançaise« .
Kondiarama : Extrait numéro (3) de la conférence de l’Abbé Augustin Diamacoune Senghor tenue à la Chambre de Commerce de Dakar le samedi 23 août 1980
Commentaires (1)
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté en pour poster un commentaire.
Balla Moussa
Merci PAPA KULIMPI. HOMMAGE A TOI ET A TES OEUVRES. LE VRAI AJAMAT. EMITAYI POYI