Casamance : Face à l’indifférence du gouvernement sénégalais, les habitants de Niafrang lancent un cri d’alarme pour sauver leurs terres et leur avenir.
Dans un appel poignant à la presse nationale et internationale, les habitants de Niafrang, un village au nord-ouest de la Casamance, ont dénoncé ce samedi 4 janvier 2025 l’injustice et la négligence dont ils sont victimes depuis près de deux décennies. Leur message est clair : le gouvernement sénégalais, dirigé par Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, doit immédiatement intervenir pour écouter leurs revendications et mettre un terme à une politique jugée coloniale et destructrice.
Depuis 2004, Niafrang est confronté à un projet d’exploitation de zircon, mené par l’entreprise ASTRON, qui menace non seulement l’environnement mais aussi les moyens de subsistance de toute une communauté. Malgré une opposition ferme et catégorique des habitants, le projet a été autorisé en 2015, sans consultation réelle des populations concernées. Aujourd’hui, les villageois dénoncent une violation flagrante de leurs droits constitutionnels et environnementaux.
Une politique coloniale qui persiste
La déclaration des habitants de Niafrang met en lumière une réalité troublante : le gouvernement sénégalais semble reproduire les schémas coloniaux en imposant des projets extractifs sans le consentement des populations locales. « Nous avons été privés de notre droit à la participation publique et à l’information », ont-ils déclaré. Pire encore, l’étude d’impact environnemental, réalisée en 2011 et finalisée en 2014, a été menée sans la participation des villageois, et aucun procès-verbal des audiences publiques n’a été produit. Comment une entreprise a-t-elle pu obtenir une autorisation d’exploitation dans de telles conditions ?
Cette situation rappelle les pratiques coloniales où les décisions étaient prises sans consulter les populations locales, au mépris de leurs droits et de leur bien-être. Aujourd’hui, les Casamançais exigent que cette politique cesse et que leurs voix soient enfin entendues.
Une catastrophe écologique et sociale en marche
Les conséquences de ce projet sont déjà visibles et ne feront que s’aggraver si rien n’est fait. La nappe phréatique, déjà faible, est menacée par l’exploitation du zircon, ce qui aggraverait la pénurie d’eau potable dans la région. La dune, qui sert de barrière naturelle protégeant les rizières, serait détruite, entraînant une salinisation accrue des terres agricoles. Pour une communauté dont 98 % des membres dépendent de la culture du riz, cela équivaut à une condamnation à mort économique et sociale.
« Ce projet ne présente aucun avantage ni social, ni écologique pour le Sénégal », ont souligné les habitants. En effet, les bénéfices économiques de l’exploitation du zircon profitent à une poignée d’acteurs, tandis que les populations locales en paient le prix fort. Cette injustice ne peut plus durer.
Un appel à l’action immédiate
Les habitants de Niafrang demandent des comptes au ministre des Mines et au ministre de l’Environnement et de la Transition écologique. Sur quelle base l’autorisation d’exploitation a-t-elle été accordée ? Pourquoi aucune consultation réelle n’a-t-elle été menée ? Pourquoi les droits constitutionnels des populations, notamment leur droit à un environnement sain (article 25-2 de la Constitution), sont-ils bafoués ?
Il est temps que le gouvernement sénégalais assume ses responsabilités et mette fin à cette politique coloniale qui sacrifie les populations locales au profit d’intérêts économiques étrangers. La Casamance mérite mieux. Les Casamançais méritent mieux.
La mobilisation doit continuer
La déclaration de Niafrang est un cri du cœur, mais aussi un appel à la mobilisation. Les médias, la société civile et la communauté internationale doivent se saisir de cette question pour faire pression sur le gouvernement sénégalais. Les Casamançais ne doivent pas être abandonnés à leur sort. Leur combat est celui de tous ceux qui croient en la justice, en l’équité et en la préservation de notre planète.
Le Sénégal doit renoncer à cette politique destructrice, écouter les revendications des habitants de Niafrang et mettre en place des solutions durables qui respectent les droits humains et environnementaux.
Le temps presse. La Casamance ne peut plus attendre.
ARDiallo
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