Dans un communiqué explosif daté du 15 février 2025 reçu par le Journal du Pays, la Cellule de Communication du Maquis Atika, branche armée du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC), a revendiqué une attaque meurtrière contre une patrouille de l’armée sénégalaise.

Selon le communiqué, cette embuscade, tendue dans la matinée du 12 février 2025, a abouti à la neutralisation de six soldats sénégalais et à la récupération d’un important arsenal, comprenant huit fusils d’assaut, une mitrailleuse et quatre caisses de munitions.

Le MFDC accuse l’armée sénégalaise de « provocations répétées » dans les régions du Nord, du Centre et de l’Est de la Casamance, en proie à un conflit indépendantiste depuis plusieurs décennies contre l’Etat du Sénégal accusé de colonialiste. Les combattants du MFDC affirment être « sains et saufs » et avoir renforcé leurs patrouilles pour sécuriser les zones sous leur contrôle, tout en maintenant leurs bases en « état d’alerte maximale« .

Dans un ton martial, le communiqué réaffirme la « ferme détermination » du MFDC à poursuivre sa lutte pour l’indépendance de la Casamance, dénonçant « l’hydre et la barbarie » des militaires sénégalais contre les populations civiles casamannçaises. Le mouvement promet de porter le combat « de Diogué à la Falémé« , tout en assurant son soutien aux populations civiles qu’il présente comme victimes de l’oppression sénégalaise.

Cette attaque intervient dans un contexte de tensions persistantes entre le gouvernement sénégalais et les indépendantistes casamançais, malgré plusieurs tentatives de paix au cours des dernières années. Le MFDC, fondé en 1947, revendique l’indépendance de la Casamance, un territoire riche en ressources naturelles mais exploité à outrance et marginalisé économiquement.

Alors que le communiqué se conclut par un vibrant « Vive la Casamance libre et indépendante« , les autorités sénégalaises n’ont pas encore réagi officiellement à cette attaque. La situation en Casamance reste explosive, avec des risques de représailles et une escalade des violences.

La communauté internationale, qui suit de près l’évolution du conflit depuis 43 ans, pourrait être appelée à jouer un rôle de médiation pour éviter une nouvelle flambée de violence dans cette sous-région de l’Afrique de l’Ouest déjà meurtrie.

Balanta Mané