Casamance : Quand le Sénégal de Diomaye Faye le laisse mourir en prison, René Capain Bassène se met en grève de la faim

René Capain Bassène ne meurt pas : on le laisse mourir. Lentement, méthodiquement, dans l’indifférence glaciale d’une République qui s’acharne à faire taire ceux qui la regardent dans les yeux et nomment ses ombres. Ce 8 avril 2025, du fond de sa cellule à Ziguinchor, il a choisi la seule arme qu’il lui reste : son corps. Une grève de la faim illimitée. Un cri d’alerte. Une mise à nu face à l’injustice la plus brutale : celle qui s’habille des habits de la justice.
Et nous, que faisons-nous ? Nous qui prétendons défendre les droits de l’homme, nous qui applaudissions l’alternance politique, nous qui chantions la démocratie sénégalaise comme un exemple en Afrique de l’Ouest ? Nous laissons un homme, un journaliste, croupir depuis plus de sept ans, seul, oublié, tandis que tous ses coaccusés ont été relâchés. Tous. Sauf lui.
Pourquoi ? Parce qu’il est Casamançais ? Parce qu’il est journaliste ? Parce qu’il a osé écrire, publier, dénoncer les vérités dérangeantes d’un conflit qui engraisse des clans tapis dans l’ombre ?
René Capain Bassène paie pour son courage. Il paie pour avoir écrit que la guerre en Casamance ne tue plus, mais nourrit. Il paie pour avoir désigné les mains sales derrière le rideau humanitaire, pour avoir éclairé les trafics, les complicités, les profits honteux. Il paie pour être un intellectuel casamançais libre. Et cela, le Sénégal officiel ne lui pardonne pas.
Un procès cousu de fil blanc, un verdict cousu de plomb
Le 29 août 2024, la cour d’appel de Ziguinchor n’a pas jugé un homme : elle a enterré une voix. La perpétuité, sur un dossier politique aux preuves inexistantes, aux témoignages extorqués sous la torture – comme l’a révélé le rapport du Comité de Protection des Journalistes (CPJ) en janvier 2025 – est un scandale judiciaire d’État. Les blessures physiques de René, documentées, dénoncées, ignorées, sont les stigmates visibles d’une République qui préfère faire taire plutôt que d’écouter.
Et où est la Cour suprême ? Elle dort. Elle ajourne. Elle piétine. Comme si la justice sénégalaise avait peur de regarder ce dossier en face, peur de devoir admettre que oui, elle a été l’instrument d’un règlement de comptes.
La Casamance, cette périphérie qu’on sacrifie
L’affaire Bassène dépasse un homme. Elle met à nu le traitement à deux vitesses réservé aux fils de la Casamance. Quand un journaliste sénégalais parle, il est critiqué, parfois menacé ou même rénuméré gracieusement. Quand c’est un Casamançais, il est enterré vivant. Cette démocratie sénégalaise tant vantée est en réalité un théâtre bancal, où certains ont le droit de parler et d’autres, seulement de se taire ou de disparaître.
Ce n’est pas seulement René que vous enfermez. C’est l’histoire de la Casamance, sa vérité, sa mémoire. Lui, l’historien, le chroniqueur des douleurs oubliées, est aujourd’hui le bouc émissaire d’une République sénégalaise qui n’a jamais su quoi faire de sa marge rebelle.
Monsieur le Président Diomaye Faye, vous avez promis la rupture. La voici, votre épreuve de vérité.
Vous ne pouvez pas clamer vouloir refonder la justice sénégalaise tout en laissant pourrir ce symbole de l’injustice politique dans un cachot. Libérer René Capain Bassène est un devoir moral, un test démocratique. Le Sénégal est-il encore capable de réparer ses fautes ? De reconnaître ses 22 prisonniers d’opinion et politiques, encore de plus tous Casamançais ?
À ceux qui mènent la justice, aux magistrats, aux autorités pénitentiaires : l’histoire vous regarde. Et elle sera impitoyable. La Casamance ne dormira pas tant que ses engfants sont injustement incarcérés dans vos sales prisons.
ARDiallo
Commentaires (4)
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Toupane
Libérez RCB. Le Sénégal est un pays de menteurs, de voyous et de haineux.
Bapoulo
J’ai toujours dit que Macky Sall, Robert Sagna et le colonel Issa Diack sont les commanditaires du complot contre le journaliste René Capain Bassène. Le seul et premier journaliste qui osait dénoncer le trafic de bois, la corruption, l’injustice et la haine contre la Casamance. Diomaye Faye parle de Jub Jubal Jubanti, il ment et Macky Sall et Co : Moussa Fall, Issa Diack et les ténors de la cour suprême dirigent le Sénégal. Il faut craindre le pire. Ils souhaitent la mort simple de René Capain le prisonnier politique le plus connu en Afrique depuis 7 ans. Libérez René !!!!!!
Anonyme
Ce n’est pas du Fake. Il a bien un deal entre Macky Sall et Diomaye & Sonko. Il ne faut rien attendre de Sonko-Diomaye. D’ailleurs Ndèye Khady Ndiaye, patronne de «Sweet Beauté» dans l’affaire Adji Sarr-Ousmane Sonko, a déclaré qu’elle avait tout perdu à cause de son engagement dans le projet Diomaye Sonko». Pour finir, elle a déploré le manque de reconnaissance et même pas de merci, de son sacrifice, tout en soulignant que certaines femmes qui n’ont pas contribué au projet ont été mises en avant par les nouvelles autorités. Cela fait réfléchir non ? Ce gouvernement est une version 2.0 du même logiciel de Macky Sall.
kankouran
Pourquoi René Capain Bassène est-il encore en prison alors que tous les autres accusés ont été libérés ?
La question n’est pas judiciaire, elle est politique. Elle est ethnique. Elle est historique.
René est Casamançais. Et cela, dans cette République centralisée et arrogante, pèse comme un crime d’origine. Il est journaliste, et non pas un de ces scribouillards aux ordres des palais feutrés. Il est historien de sa terre, mémoire vivante d’un conflit qu’on préfère taire parce qu’il dérange trop d’intérêts. Il est surtout un homme qui a nommé les vrais charognards : les hauts gradés, les ONG de pacotille, les politiciens véreux qui, pendant que les populations fuyaient les balles, eux, se remplissaient les poches. La lutte pour l’indépendance de la Casamane est la seule solution. Vive la Casamance indépendante.