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Casamance : Visite controversée des députés à Abéné : entre promotion d’intérêts étrangers et trahison des populations locales

Casamance : Visite controversée des députés à Abéné : entre promotion d’intérêts étrangers et trahison des populations locales

Le lundi 3 janvier 2025, une délégation de députés de Casamance, composée de Bakary Diédhiou, Ousmane Sonko, Chérif Ameth Dicko, Oulimata Sidibé et Jacqueline Sagna, accompagnée du maire de Kafountine, David Diatta, s’est rendue à Abéné pour visiter le site minier de zircon exploité par l’entreprise G-Sand. Présentée comme une mission d’évaluation des conditions d’exploitation, cette visite a rapidement suscité la colère des populations locales, qui y voient une promotion déguisée des intérêts d’une entreprise chinoise basée en Gambie, au détriment des droits et des préoccupations des communautés affectées.

Une visite sous le signe de la propagande :

Les députés ont voyagé avec des voitures de luxe mises à leur disposition par G-Sand, arborant fièrement les logos de l’entreprise. Habillés et coiffés aux couleurs de la société, ils ont parcouru la région sans véritablement interagir avec les villageois, se contentant de les observer à travers les vitres de leurs véhicules. L’absence d’experts écologiques ou environnementaux dans leur délégation a renforcé l’impression d’une opération de communication plutôt que d’une réelle évaluation des impacts de l’exploitation minière.

Une trahison des populations locales :

Pour Aliou Diédhiou, propriétaire de terres dans la zone d’exploitation, cette visite est une insulte aux populations locales. « Ça pu ici à Abéné, ces tactiques sont criminelles », déclare-t-il avec colère. « On commence, à l’évidence, à trahir les populations locales dans des opérations douteuses de corruption mettant l’entreprise G-Sand au centre de la manigance.» Selon lui, les députés, censés représenter le peuple, ont choisi de défendre les intérêts d’une entreprise étrangère plutôt que ceux de leurs électeurs.

Un projet minier controversé :

L’exploitation du zircon en Casamance est un sujet sensible depuis plus de dix ans. Les populations locales et les indépendantistes du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) se sont toujours opposés à ce projet, dénonçant ses impacts environnementaux, notamment la destruction de la mangrove, essentielle à l’écosystème local et à la survie des communautés côtières. La disparition d’une grande partie de cette mangrove, située à seulement 120 mètres du rivage de l’Océan Atlantique, est un scandale pour les habitants, qui voient leur environnement se dégrader au profit d’intérêts étrangers.

Une violation de la Constitution :

L’article 25 de la Constitution stipule clairement que les ressources naturelles appartiennent au peuple. Pourtant, cette visite des députés semble ignorer cette réalité, préférant soutenir une entreprise accusée de pratiques douteuses. Les populations locales se sentent abandonnées par leurs représentants, qu’elles considèrent désormais comme des « élus de l’entreprise G-Sand » plutôt que des défenseurs de leurs intérêts.

Un changement d’attitude des populations :

Cette visite marque un tournant dans la relation entre les députés et leurs électeurs. Les populations, longtemps patientes et résilientes, commencent à exprimer ouvertement leur mécontentement face à ce qu’elles perçoivent comme une trahison. Les députés, autrefois perçus comme des représentants du peuple, sont désormais vus comme des complices d’une exploitation minière destructrice et corrompue.

La visite des députés de Casamance à Abéné a révélé un profond fossé entre les représentants politiques et les populations qu’ils sont censés servir. Alors que l’exploitation du zircon continue de menacer l’environnement et les moyens de subsistance des communautés locales, cette visite a exacerbé les tensions et soulevé des questions cruciales sur la transparence, la corruption et la responsabilité des élus.

Les populations de Casamance exigent le respect face à la déshumanisation et méritent mieux que des promesses vides et des intérêts étrangers. Il est grand temps pour l’unité, la défense des intérêts et des droits de la Casamance.

Samsidine Badji (SAM)

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