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Etats-Unis : Disparition prochaine de Voice of America ?

Etats-Unis : Disparition prochaine de Voice of America ?

Un tremblement de terre sans précédent vient d’ébranler le paysage médiatique américain. La Maison Blanche a pris une décision aussi radicale qu’inattendue, impactant directement des institutions emblématiques comme Voice of America (VOA) et Radio Free Asia. Ces piliers historiques de l’information mondiale, qui ont porté la voix des États-Unis à travers le globe depuis des décennies, semblent aujourd’hui menacés de disparition, plongeant leurs employés et leurs missions dans un chaos profond.

Une mise à l’arrêt brutale

Des centaines de journalistes et employés de ces médias ont été pris de tribunal par une notification aussi soudaine que brutale : interdiction d’accéder à leurs locaux, obligation de restituer leurs cartes de presse et leur matériel professionnel. Cette mesure, d’une ampleur rare, marque un tournant dramatique pour des organisations qui, depuis leur création, ont incarné un outil stratégique de diffusion d’informations et de soft power américain. Le directeur de VOA a lui-même confirmé l’ampleur de la crise, avérée que la quasi-totalité de son équipe avait été mise à pied, un constat qui résonne comme un verre pour cette institution.

Un décret controversé à l’origine du chaos

À l’origine de cette tempête, un décret émanant de l’administration actuelle, qui a décidé de requalifier l’USAGM (US Agency for Global Media), l’organisme supervisant VOA et d’autres médias d’État, comme une structure fédérale « inutile ». Ce texte a entraîné une restructuration brutale, visant à démanteler ce qui était jusqu’alors un rouage essentiel de la diplomatie médiatique américaine. Avec un budget de 886 millions de dollars pour 2024 et environ 3 500 employés, l’USAGM se retrouve désormais au bord du gouffre, ses contrats avec des entités comme Radio Free Europe étant résiliés sans préavis.

Une onde de choc pour l’emploi et la mission des médias

Les conséquences humaines sont immédiates : des vagues de licenciements et de mises en congé frappant des journalistes et professionnels dont le travail consistait à informer des millions d’auditeurs à travers le monde, souvent dans des régions où la liberté de la presse est inexistante. Voice of America, fondée en 1942 pour contrer la propagande nazie, puis devenue une voix clé pendant la Guerre froide, risque de voir son héritage réduit à néant. Cette décision soulève une question cruciale : que devient la mission de ces médias dans un monde où la désinformation et les narratifs concurrents prolifèrent ?

Liberté d’expression en péril : un débat explosif

L’administration défend cette purge en arguant qu’elle protège les contribuables américains d’une supposée « propagande radicale » financée par leurs impôts. Une justification qui fait bondir les défenseurs de la liberté d’expression, pour qui ces médias, bien qu’imparfaits, jouent un rôle vital dans la promotion des valeurs démocratiques face aux régimes autoritaires. Ce clash idéologique met en lumière une fracture profonde : jusqu’où un gouvernement peut-il intervenir dans le financement et l’orientation des médias sans franchiser la ligne rouge de la censure ?

Le Congrès en arbitre d’un avenir incertain

Alors que le paysage médiatique tremble, tous les regards se tournent vers le Congrès, détenteur du pouvoir budgétaire. Les élus devront trancher : laisser Voice of America et ses homologues s’éteindre ou leur offrir une bouée de sauvetage. Cette bataille entre l’exécutif et le législatif s’annonce comme un test décisif pour l’avenir des médias d’État américains, dans un contexte où leur rôle est à la fois plus contesté et plus nécessaire que jamais.

Une disparition aux répercussions mondiales

Si Voice of America venait à disparaître, les répercussions dépasseraient largement les frontières américaines. Dans des pays où les populations dépendent de ses émissions pour contourner la censure locale, cette perte pourrait laisser un vide que des acteurs comme la Russie ou la Chine inciteraient à combler avec leurs propres organes de propagande. Le public, tant aux États-Unis qu’à l’étranger, jouera un rôle clé en faisant entendre sa voix pour déterminer si cette page historique doit être tournée ou préservée.

Depuis le 17 mars 2025, le sort de Voice of America reste en suspens, suspendu entre une décision politique choc et une mobilisation potentielle pour sa survie. Une chose est sûre : ce séisme médiatique n’a pas fini de faire trembler le monde de l’information.

Pierre Coly

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