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Etats-Unis : Les 100 jours de Donald Trump comme 47ème Président

Etats-Unis : Les 100 jours de Donald Trump comme 47ème Président

Cent jours après son retour tonitruant à la présidence, Donald J. Trump, désormais 47e président des États-Unis, a redessiné la carte du pouvoir américain. Ce n’est plus seulement un changement de cap. C’est une rupture nette, brutale, méthodique.

Tandis que ses partisans célèbrent une ‘reconquête de l’État profond‘, ses détracteurs parlent de sabotage institutionnel. Mais nul ne conteste qu’en cent jours, Trump a déjà laissé une empreinte profonde sur le pays… et sur le monde.

Un blitz exécutif : gouverner sans attendre

À la manière d’un PDG reprenant les rênes d’un empire laissé à la dérive, Trump a agi vite. Très vite. Près de 140 décrets présidentiels ont été signés, une cadence inédite depuis Roosevelt. Objectif : défaire l’héritage Biden à marche forcée.

Administration fédérale, programmes DEI, agences climatiques, protections environnementales : tout ce qui symbolise la technocratie ou le progressisme a été sabré. Le nouveau Department of Government Efficiency (DOGE), confié à Elon Musk, a été chargé de supprimer 250 000 postes fédéraux et de numériser massivement les fonctions publiques.

Peu de lois ont été adoptées – seulement cinq majeures – mais Trump, fidèle à sa vision d’un exécutif musclé, semble s’en accommoder.

Immigration : retour à la doctrine de fermeté

Premier pilier du programme trumpiste : reprendre le contrôle des frontières. Le président a suspendu la protection DACA, étendu les expulsions accélérées et ordonné la réactivation du mur à la frontière sud, désormais confié à l’armée.

La loi Laken Riley, adoptée en urgence après un fait divers tragique, impose la détention obligatoire de tout immigré soupçonné de crime grave. Le centre de détention de Guantánamo, agrandi pour l’occasion, accueille désormais des migrants en attente de jugement.

Trump parle de ‘sécuriser l’Amérique‘, mais les ONG dénoncent un glissement vers une politique de détention de masse.

Économie : les illusions de la force

Les marchés avaient brièvement salué le retour de Trump : moins de régulation, baisse d’impôts annoncée, déréglementation bancaire. Mais la guerre tarifaire lancée contre la Chine a tout bouleversé.

Trump a imposé des droits de douane jusqu’à 145 % sur les produits technologiques, automobiles et pharmaceutiques chinois. Pékin a riposté, déclenchant une tempête commerciale. Le Dow Jones a plongé de 14 % en trois semaines. L’inflation, jugulée sous Biden, repart à la hausse.

Les agriculteurs et les industriels du Midwest, pourtant cœur de l’électorat trumpiste, commencent à ressentir les contrechocs. Mais pour Trump, le message est clair : “America First”, coûte que coûte.

Politique étrangère : désengagement, désordre… et abandon humanitaire

Sur la scène internationale, la doctrine Trump semble tenir en un mot : désalignement. En cent jours, les États-Unis se sont retirés de l’OMS, ont gelé leur contribution à l’ONU, dénoncé les Accords de Paris, et menacent désormais de quitter l’OTAN si « les Européens ne paient pas leur dû« .

Mais c’est l’Ukraine qui concentre l’inquiétude la plus immédiate. Trump a stoppé net toute nouvelle aide militaire à Kyiv, appelant à une ‘paix négociée, même si cela implique des concessions’. Moscou a immédiatement intensifié ses offensives dans le Donbass. L’Europe, abandonnée, accélère la constitution d’une défense autonome.

Le désengagement touche aussi l’Afrique, de manière plus silencieuse, mais non moins dramatique. Le président Trump a ordonné la suspension intégrale de l’USAID, l’agence d’aide au développement américaine. Résultat : des centaines de projets vitaux — de la vaccination aux systèmes d’irrigation, en passant par la lutte contre la malnutrition — sont à l’arrêt brutal au Sahel, en Éthiopie et en Afrique centrale.

Des ONG locales parlent de ‘désastre sanitaire’, et le Programme alimentaire mondial a déjà alerté sur une explosion du risque de famine dans cinq pays. À Nairobi, Ziguinchor ou Ouagadougou, ce retrait est vécu comme un abandon, voire une punition politique.

La Maison-Blanche, elle, parle d’un ‘réexamen stratégique‘ : les fonds sont redirigés vers ‘des alliés fiables’, notamment en Amérique latine. Mais pour les diplomates de carrière, la perte d’influence américaine sur le continent africain est irréversible.

Relations ambiguës et autoritarisme rampant

Trump a renoué des contacts directs avec Viktor Orbán, salué les réformes de Bolsonaro, et félicité Vladimir Poutine pour sa ‘stabilité retrouvée‘. Il a également proposé un accord trilatéral avec l’Inde et le Brésil, visant à créer un bloc commercial hors de l’influence chinoise.

Sur le plan intérieur, la vigilance des institutions reste forte. Mais l’indépendance du FBI a été affaiblie, certains procureurs ont été limogés, et une réforme surprise de la Cour suprême est dans les cartons.

Pour les démocrates et une partie de la société civile, le spectre d’un glissement autoritaire s’intensifie.

Opinion publique : fracture persistante

Trump reste populaire chez ses fidèles – autour de 80 % d’opinions favorables chez les républicains. Mais à l’échelle nationale, sa cote plafonne à 37 %, en baisse constante. Les jeunes, les femmes et les banlieues basculent dans l’opposition active.

Des manifestations massives ont eu lieu dans plus de 30 villes, mais Trump les qualifie d’’agitateurs subventionnés par Soros’. Le clivage n’est plus politique – il est civilisationnel.

 

En cent jours, Donald Trump a démontré qu’il n’était pas un président de transition, mais de transformation. Il administre les États-Unis comme une entreprise en restructuration : brutale, rapide, sans place pour le consensus.

Mais cette stratégie a un coût. Sur la scène internationale, l’Amérique perd son statut de référence morale. À l’intérieur, les tensions ethniques, sociales et partisanes n’ont jamais été aussi vives depuis les années 60.

Trump gouverne avec une audace rare. Reste à savoir si l’histoire retiendra ces 100 jours comme les fondations d’un renouveau… ou le point de bascule d’une démocratie sur la corde raide.

ARDiallo

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