Vous êtes ici: Accueil » Actualité » Europe : Le sommet désespéré des Européens et du Canada après le fiasco Trump-Zelensky à Washington

Europe : Le sommet désespéré des Européens et du Canada après le fiasco Trump-Zelensky à Washington

Europe : Le sommet désespéré des Européens et du Canada après le fiasco Trump-Zelensky à Washington

Le 2 mars 2025, Londres accueillait un sommet européen d’urgence, réunissant une quinzaine de dirigeants du Vieux Continent ainsi que le Premier ministre canadien Justin Trudeau. Cette rencontre, organisée à l’initiative du Premier ministre britannique Keir Starmer, intervient dans un contexte de crise diplomatique sans précédent, deux jours après l’échec rémanent de la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche. Ce fiasco, marqué par une altercation publique entre Zelensky, le président américain Donald Trump et son vice-président JD Vance, a plongé l’Ukraine et ses alliés occidentaux dans une incertitude alarmante, obligeant l’Europe et le Canada à tenter de reprendre la main face à un potentiel de désengagement des États-Unis.

Un fiasco diplomatique historique

Le 28 février 2025, Volodymyr Zelensky s’était rendu à Washington dans l’espoir de consolider le soutien américain à l’Ukraine, en pleine guerre contre la Russie depuis trois ans. L’objectif officiel était de signer un accord bilatéral sur l’exploitation des minerais rares ukrainiens, un accord censé garantir une contrepartie économique à l’aide militaire massive fournie par les États-Unis. Mais ce qui devait être une formalité diplomatique a viré au cauchemar. Dans le Bureau ovale, devant les caméras du monde entier, Trump et Vance ont accusé Zelensky de manquer de gratitude envers l’Amérique, le sommant de conclure un accord avec la Russie sous peine d’être abandonné. « Vous jouez avec la Troisième Guerre mondiale« , a lancé Trump, furieux, tandis que Vance reprochait au dirigeant ukrainien son « irrespect ». La rencontre s’est achevée brutalement, sans signature d’accord, Zelensky quittant précipitamment la Maison Blanche à la demande de ses hôtes.

Ce choc spectaculaire a non seulement humilié Zelensky, mais a également révélé les divergences profondes entre Washington et Kiev. Trump, fidèle à sa promesse de campagne de mettre fin rapidement au conflit russo-ukrainien, semble prêt à sacrifier les exigences de sécurité de l’Ukraine pour un cessez-le-feu favorable à Moscou. Une posture qui tranche avec celle de Zelensky, inflexible sur la nécessité de garanties contre une nouvelle agression russe, et qui met en péril le soutien américain, pilier de la résistance ukrainienne.

L’Europe et le Canada face à l’urgence

Face à cette débâcle, les Européens et le Canada se sont réunis à Londres dans une tentative désespérée de resserrer les rangs et de définir une stratégie pour soutenir l’Ukraine sans les États-Unis, ou du moins en anticipant un retrait partiel de Washington. Keir Starmer, hôte du sommet, a multiplié les gestes symboliques et concrets : dès le 1er mars, il a accueilli Zelensky à Downing Street, signant un prêt de 2,26 milliards de livres (près de 4 milliards de dollars) pour renforcer les capacités de défense ukrainiennes. « Le Royaume-Uni reste indéfectiblement aux côtés de l’Ukraine », at-il déclaré, tentant de projeter une image de leadership européen.

Le sommet du 2 mars a rassemblé des figures clés comme le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et Justin Trudeau. L’objectif était double : réaffirmer un soutien militaire et financier à Kiev tout en élaborant un « plan pour faire cesser les combats« , selon les mots de Starmer, qui a évoqué une collaboration étroite avec la France. Paris et Londres ont proposé un rêve d’un mois, une initiative qui sera soumise aux États-Unis, dans l’espoir de maintenir un dialogue transatlantique malgré les tensions.

Pourtant, derrière les déclarations d’unité, les fissures sont évidentes. La Hongrie de Viktor Orban, absent à Londres mais menaçant de bloquer un futur sommet de l’UE le 6 mars, plaide pour des négociations directes avec la Russie, une position rejetée par la majorité des participants. Par ailleurs, l’Europe, bien que déterminée, manque de ressources pour comprendre un éventuel retrait américain. Les 20 milliards de dollars d’aide militaire en discussion peinent à se concrétiser, et des pays comme l’Allemagne hésitent à augmenter leurs contributions.

Le Canada, un allié symbolique mais limité

La présence de Justin Trudeau à Londres souligne l’inquiétude partagée outre-Atlantique, mais son rôle reste largement symbolique. Le Canada, dont les dépenses de défense stagnent bien en deçà des 2 % du PIB recommandés par l’OTAN, ne peut prétendre combler le vide laissé par les États-Unis. « Nous sommes là pour montrer que l’Ukraine n’est pas seule », a déclaré Trudeau, mais les observateurs, comme le professeur Aurel Braun de l’Université de Toronto, ont pointé du doigt l’absence de moyens concrets. « C’est presque embarrassant de se présenter avec une rhétorique positive mais peu de capacités« , at-il évoqué.

Une Europe à la croisée des chemins

Ce sommet désespéré traduit une prise de conscience brutale : l’Europe doit assumer un rôle de leader dans la crise ukrainienne, une perspective à la fois ambitieuse et terrifiante. La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a résumé l’enjeu en défini : « Le monde libre a besoin d’un nouveau leader, et c’est à nous, Européens, de relever ce défi. » Mais sans l’appui américain, ni une unité totale en son sein, l’Europe risque de se retrouver démunie face à une Russie enhardie par les divisions occidentales.

Le fiasco de Washington sonne comme un avertissement. En tentant de sauver l’Ukraine, les Européens et le Canada jouent aussi leur propre crédibilité géopolitique. À l’heure où Trump semble prêt à lâcher Kiev pour un « deal » avec Poutine, le sommet de Londres apparaît autant comme une démonstration de solidarité qu’un cri d’alarme face à un avenir incertain. Pour Zelensky et ses alliés, le temps presse et les réponses concrètes restent cruellement rares.

ARDiallo

Propager la liberté et l'indépendance de s'informer

Laisser un commentaire

Vous devez être connecté en pour poster un commentaire.

Copyright © 2013 Tamba Networks Inc. All rights reserved.

Retour en haut de la page