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Gambie : Les gendarmes sénégalais pillent le palais d’Adama Barrow

Gambie : Les gendarmes sénégalais pillent le palais d’Adama Barrow

Les titres des journaux locaux d’aujourd’hui sont édifiants : « Main basse sur le palais » ou « Main étrangère, ventre plein » et « Deux gendarmes sénégalais accusés de vol : la souveraineté gambienne à genoux.»

La goutte de trop vient de faire déborder le vase de l’indignation populaire. Alors que les appels à la fin de l’occupation sénégalaise en Gambie se multiplient depuis des années, un scandale sans précédent éclate au cœur même du pouvoir : deux gendarmes sénégalais en mission officielle au sein de la State House ont été reconnus coupables de vol et de revente des denrées alimentaires estimées à plusieurs centaines de millions de Dalasis, destinées au président Adama Barrow.

Ces faits, confirmés par une enquête officielle, révèlent que le chef de la sécurité présidentielle lui-même, le nommé I. Diop, et son complice Senghor, gestionnaire du magasin présidentiel, ont orchestré un système organisé de pillage. Les produits alimentaires, censés nourrir la plus haute autorité de l’État, se sont retrouvés en vente sur les marchés de Banjul, au nez et à la barbe des Gambiens.

Le choc est immense. La honte est profonde. Et la colère, elle, est légitime.

« Ce n’est pas seulement une affaire de vol. C’est une insulte à notre dignité nationale. Une humiliation qui illustre, une fois de plus, ce que nous dénonçons depuis 2017 : la présence des forces sénégalaises en Gambie est une occupation déguisée, un poison lent pour notre indépendance » a dénoncé un opposant.

Comment accepter que des agents d’un État voisin, envoyé soi-disant pour « sécuriser » le président, s’adonnent à des actes de banditisme au sommet de notre République ? Comment tolérer qu’un chef de sécurité étranger puisse impunément détourner les ressources du peuple gambien ? se demandent les gens dans les rues de Banjul.

Cette affaire rappelle cruellement à nos mémoires une vérité douloureuse : la souveraineté ne se délègue pas. Elle se protège.

Le Sénégal, qui ne cesse de réclamer à juste titre la fin de la tutelle française chez lui, doit comprendre qu’il ne peut imposer chez ses voisins ce qu’il rejette sur son propre sol. Pourquoi les soldats sénégalais sont-ils encore en Gambie ? Pourquoi Barrow accepte-t-il que sa propre sécurité soit assurée par des étrangers ? Et surtout : qu’attend le peuple gambien, pour exiger sa pleine et entière souveraineté ?

La Gendarmerie sénégalaise a réagi par des radiations discrètes. Mais ce n’est pas suffisant. Ce scandale doit marquer la fin d’un chapitre honteux de l’histoire récente de la Gambie. L’honneur de la Gambie ne peut être gardé par des mains étrangères. La sécurité du palais doit revenir aux forces gambiennes, formées, compétentes et loyales à la patrie.

Le peuple gambien a le droit d’être maître chez lui. Le temps est venu de le rappeler avec force. Que les forces sénégalaises quittent la Gambie. Définitivement. Immédiatement.

Balanta Mané

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