L’Organisation des Nations Unies a lancé un appel à « la retenue maximale » à l’attention de l’Inde et du Pakistan, alors que les deux pays traversent une nouvelle période de tensions diplomatiques et sécuritaires. Depuis l’attentat qui a coûté la vie à 26 civils dans la région du Cachemire indien mardi, les relations entre New Delhi et Islamabad se sont dégradées de manière préoccupante.

En réponse à l’attaque, non revendiquée à ce jour, le gouvernement indien a accusé le Pakistan d’en être responsable. Islamabad a rejeté ces accusations, les qualifiant d’« irrationnelles et illogiques », et a demandé des preuves concrètes. La situation a rapidement dégénéré : suspensions de visas, expulsions réciproques de diplomates et fermeture de plusieurs points de passage frontaliers ont marqué les deux derniers jours.

Les deux puissances nucléaires, qui se sont déjà affrontées militairement à trois reprises depuis leur partition en 1947, semblent engagées dans une spirale de mesures de rétorsion. Plusieurs experts, comme Praveen Donthi de l’International Crisis Group, redoutent une escalade militaire. Selon lui, l’attentat de mardi pourrait ramener les relations bilatérales à « leurs heures les plus sombres ».

Lors d’un point presse jeudi soir à New York, le porte-parole des Nations Unies, Stéphane Dujarric, a déclaré : « Nous exhortons les deux gouvernements à la retenue maximale et à s’assurer que la situation ne se détériore pas. » L’ONU encourage une résolution pacifique de la crise actuelle.

Les tensions s’exacerbent dans un contexte où les opinions publiques des deux pays sont fortement polarisées, alimentées par des discours médiatiques accusateurs. Tandis que l’Inde affirme vouloir agir pour sa sécurité nationale, le Pakistan a, de son côté, informé les représentations diplomatiques à Islamabad de ce qu’il considère comme des « tentatives de provocation » de la part de New Delhi. Islamabad affirme également se tenir « prêt à contrer tout aventurisme ».

Malgré les appels internationaux à l’apaisement, la situation reste incertaine, et les observateurs craignent que toute action non maîtrisée ne déclenche une nouvelle phase de confrontation entre les deux pays.

Cathy Manga