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« La Casamance, un miroir de la conscience africaine », contribution de Kéléfa Dabo

« La Casamance, un miroir de la conscience africaine », contribution de Kéléfa Dabo

L’article « Casamance : L’indépendance, une cause africaine, une lutte pour la liberté et la dignité » dans le Journal du Pays du frère Antoine Bampoky que vous venez de lire n’est pas simplement un plaidoyer pour l’indépendance de la Casamance. C’est un appel à la conscience collective de l’Afrique, un rappel de ce que nous devrions être en tant que continent : des défenseurs intransigeants de la liberté, de la justice et de la dignité des peuples. La cause casamançaise, souvent reléguée au rang de simple conflit régional, est en réalité bien plus que cela. Elle est un test, un miroir dans lequel l’Afrique doit se regarder pour évaluer son engagement envers les valeurs qu’elle prétend incarner.

Une lutte qui dépasse les frontières

La Casamance n’est pas une région du Sénégal. Cette réalité avec une clarté qui ne laisse place à aucune ambiguïté. C’est une nation avec sa propre histoire très riche, une culture vibrante et un peuple déterminé à se libérer des chaînes de l’oppression. Depuis 1947, le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) porte cette aspiration à l’autodétermination avec une dignité et une persévérance qui forcent le respect. Leur lutte n’est pas seulement contre un régime sénégalais colonialiste et répressif, mais aussi contre l’indifférence et l’amnésie collective d’une Afrique qui semble parfois oublier ses propres combats pour la liberté.

Il rappelle que la Casamance est un symbole, un rappel que les frontières héritées de la colonisation ne doivent pas être des prisons pour les peuples. En soutenant la Casamance, nous ne défendons pas seulement une région, nous défendons l’idée même de l’Afrique comme un continent de nations libres et souveraines.

Le rôle de l’Afrique : solidarité ou silence complice ?

L’un des aspects les plus frappants de l’article est son appel à la solidarité africaine. Il souligne à juste titre que les pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) ont montré la voie en soutenant ouvertement la cause casamançaise. Mais qu’en est-il du reste de l’Afrique ? Pourquoi la CEDEAO, l’Union Africaine et les autres institutions régionales restent-elles silencieuses face aux injustices subies par le peuple casamançais ?

Ce silence est d’autant plus troublant que l’Afrique se targue souvent d’être le berceau des droits humains et de la dignité. Pourtant, lorsque des peuples comme les Casamançais réclament leur droit à l’autodétermination, nous préférons souvent détourner le regard. Cette hypocrisie doit cesser. L’Afrique ne peut pas prétendre être un continent de liberté tout en tolérant l’oppression de certains de ses peuples.

La Casamance, une opportunité pour la paix

L’article aborde également un point crucial : l’indépendance de la Casamance n’est pas une menace pour la paix, mais une opportunité. Le MFDC, par son engagement pacifiste, montre que cette indépendance peut se faire dans le respect mutuel et la coopération régionale. En soutenant cette cause, nous ne faisons pas seulement preuve de solidarité, nous œuvrons pour une Afrique de l’Ouest plus stable et plus unie.

Il est temps de reconnaître que les conflits en Afrique ne se résoudront pas par la répression ou le déni, mais par le dialogue, la reconnaissance des droits des peuples et la construction de sociétés inclusives. La Casamance offre une occasion unique de montrer que cette voie est possible.

Un appel à l’action

Enfin, l’article se termine par un appel à l’action, un rappel que la liberté ne se donne pas, elle se conquiert. Mais cette conquête ne peut se faire sans le soutien de tous. Les Casamançais ne demandent pas la charité, mais la solidarité. Ils ne demandent pas que l’Afrique se batte à leur place, mais qu’elle se tienne à leurs côtés dans leur lutte pour la justice.

En tant qu’Africains, nous avons le devoir de répondre à cet appel. Nous devons exiger que le régime sénégalais cesse ses pratiques répressives et engage un dialogue sincère avec le MFDC. Nous devons soutenir le droit du peuple casamançais à l’autodétermination, non seulement parce que c’est juste, mais parce que c’est nécessaire pour l’avenir de notre continent.

La Casamance, un test pour l’Afrique

La Casamance est bien plus qu’une région en quête d’indépendance. C’est un test pour la conscience africaine, un rappel que notre engagement envers la liberté et la justice ne doit pas être sélectif. En soutenant la Casamance, nous affirmons notre attachement à ces valeurs et nous montrons que l’Afrique est capable de défendre les droits de tous ses peuples, sans exception.

L’article que vous avez lu est un plaidoyer puissant, mais il ne suffit pas. Il doit être suivi d’actions concrètes, de mobilisations, de pressions diplomatiques et de soutiens politiques. La Casamance mérite notre solidarité, et l’Afrique mérite de montrer au monde qu’elle est capable de défendre ses propres valeurs.

La Casamance libre, c’est une Afrique digne. Et une Afrique digne, c’est une Afrique unie.

Kéléfa Dabo, Sociologue, Pakao

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