Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a déclaré jeudi que la Russie était disposée à conclure un accord pour mettre fin à la guerre en Ukraine, à condition que certains éléments soient encore ajustés. Cette déclaration intervient alors qu’une salve de missiles et de drones russes a touché plusieurs régions d’Ukraine, causant la mort d’au moins 12 personnes à Kiev, selon les autorités ukrainiennes.

Dans un entretien accordé à la chaîne américaine CBS, M. Lavrov a affirmé que Moscou était « prête à un accord », saluant au passage Donald Trump, qu’il considère comme un acteur engagé dans la recherche de solutions. « Il y a plusieurs signes qui montrent que nous allons dans la bonne direction », a-t-il déclaré, tout en soulignant que des précisions restaient à négocier.

Donald Trump, qui a récemment intensifié ses efforts pour obtenir une issue diplomatique au conflit déclenché par l’invasion de l’Ukraine en février 2022, a déclaré cette semaine être « très proche » d’un compromis avec Moscou. Toutefois, il a réagi fermement aux dernières frappes russes en appelant Vladimir Poutine à y mettre fin immédiatement. « Vladimir, ARRÊTE ! », a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social, qualifiant le moment des frappes de « très mauvais timing ».

Selon l’armée russe, les attaques nocturnes visaient des infrastructures militaires ukrainiennes. Cependant, les autorités locales rapportent que plusieurs sites civils ont été touchés, avec d’importants dégâts matériels. À Kiev, les secours étaient toujours mobilisés jeudi pour retrouver d’éventuelles victimes dans les décombres.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a écourté un déplacement en Afrique du Sud, a accusé Moscou d’avoir utilisé un missile nord-coréen et d’avoir profité des frappes aériennes pour intensifier ses opérations au sol. Il a affirmé que les forces ukrainiennes avaient repoussé ces offensives.

Alors que les discussions diplomatiques se poursuivent, notamment à travers la médiation de l’émissaire américain Steve Witkoff, attendu à Moscou d’ici la fin de semaine, plusieurs sources évoquent des négociations autour du statut de la Crimée. Bien que Washington ne reconnaisse pas formellement l’annexion de la péninsule par la Russie en 2014, certains responsables américains évoquent la possibilité de « geler » les lignes actuelles du front.

Zelensky a réitéré l’attachement de l’Ukraine à son intégrité territoriale, y compris la Crimée, et a appelé à davantage de pression sur Moscou. De son côté, Donald Trump a assuré que les États-Unis exerçaient « une forte pression » sur la Russie, tout en laissant entendre que des concessions russes étaient envisageables.

Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, en visite à Washington, a quant à lui apporté son soutien aux efforts ukrainiens. « Il y a quelque chose sur la table maintenant […] et je pense que la balle est clairement dans le camp de la Russie », a-t-il affirmé.

Ibou Camara