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Togo: Vers une union stratégique avec l’AES

Togo: Vers une union stratégique avec l’AES

Le Togo pourrait bientôt rejoindre l’Alliance des États du Sahel (AES), une initiative regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger, marquant ainsi une étape prometteuse pour la coopération régionale en Afrique de l’Ouest. C’est ce qu’a laissé entendre le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, dans une récente déclaration publiée sur son compte Facebook officiel. Selon lui, cette adhésion envisagée constitue « une décision stratégique qui pourrait renforcer la coopération régionale et offrir un accès à la mer aux pays membres » de l’AES.

Cette annonce, bien que dépourvue de détails sur une démarche officielle, témoigne d’un tournant significatif dans la politique africaine. « Une démarche qui suscite l’intérêt », a commenté le ministre, a souligné l’importance d’une telle alliance pour répondre aux défis communs des nations de la région. Si elle se concrétise, l’intégration du Togo à l’AES pourrait redessiner les dynamiques géopolitiques et économiques en Afrique de l’Ouest, notamment en offrant une bouffée d’oxygène aux trois pays sahéliens, tous enclavés.

L’AES, née dans un contexte de rupture avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), groupe des nations ayant choisi de s’émanciper d’une organisation qu’elles accusent de privilégier les intérêts des anciennes puissances coloniales au détriment des aspirations de leurs peuples. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont en effet cliqué la porte de la Cédéao le 28 janvier 2024, après avoir été frappés par des sanctions sévères à la suite de coups d’État ayant renversé leurs dirigeants élus. La menace d’une intervention militaire de la Cédéao au Niger, pour rétablir le président Mohamed Bazoum déchu en juillet 2023, avait exacerbé les tensions, précipitant la création de l’AES comme alternative souveraine.

Dans ce contexte, l’éventuelle adhésion du Togo à l’AES apparaît comme une opportunité majeure. Avec son accès à l’océan Atlantique via le port de Lomé, le Togo pourrait devenir une porte d’entrée maritime pour ces pays sahéliens, leur permettant de contourner les blocus économiques imposés par leurs voisins et de dynamiser leurs échanges commerciaux. Robert Dussey avait d’ailleurs déjà évoqué cette perspective dans une déclaration antérieure, mettant en avant le rôle stratégique que son pays pourrait jouer.

Par ailleurs, cette annonce intervient alors que le président togolais, Faure Gnassingbé, avait été mandaté par la Cédéao pour jouer les médiateurs entre l’organisation et les membres de l’AES. Cette localisation ambiguë – à la fois médiateur et potentiel allié – illustre la volonté du Togo de maintenir un équilibre diplomatique tout en saisissant les opportunités offertes par une alliance avec le Sahel.

Pour l’heure, les pays de l’AES n’ont pas réagi à la déclaration de Robert Dussey. Cependant, l’intérêt manifesté par le Togo pourrait ouvrir la voie à une coopération renforcée, porteuse d’espoir pour une région confrontée à des défis sécuritaires et économiques majeurs. En s’associant à l’AES, le Togo ne se contenterait pas de tendre une main aux nations sahéliennes ; il poserait également les jalons d’une Afrique de l’Ouest plus solidaire et autonome, capable de surmonter les divisions héritées du passé.

Maléguène

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