Le rapport de l’ONG qui est très accablant montre que les militaires ont arrêté jusqu’à 20.000 jeunes hommes et garçons, souvent sans aucune preuve de lien avec Boko Haram. Ces derniers auraient été détenus arbitrairement dans des conditions choquantes où des milliers ont trouvé la mort.

Certains sont morts de faim et d’autres à la suite de tortures.

Un des porte-parole du Président Muhammadu Buhari qui se trouvait mercredi en visite officielle au Niger a indiqué à la presse que le président Buhari a reçu le rapport d’Amnesty International sur le Nigeria intitulé « Nigeria: des galons aux épaules, du sang sur les mains ».

Le principal assistant spécial chargé de la communication à la présidence, Garba Shehu, a indiqué dans une déclaration à la presse à Niamey, que le rapport contient d’après lui de nombreuses allégations troublantes.

Selon Garba Shehu, le président Buhari a assuré que son administration va étudier le document et agir en conséquence.

« Je vous assure que votre rapport sera examiné, » a déclaré le président Buhari.

Il a dit sans vouloir préjuger de l’issue d’une enquête, que les Nigérians avaient besoin d’être rassurés que « cette administration n’épargnera aucun effort pour promouvoir la primauté du droit et traiter tous les cas de violations des droits de l’Homme« .

« Le respect des droits de l’Homme et le respect de la primauté du droit sont la vie et l’âme du système démocratique. Nous ne tolérerons ni l’impunité et ni la négligence à l’égard des droits humains. » a-t-il ajouté.

L’armée nigériane a réagi avec colère au rapport rendu public par Amnesty International qui accuse des officiers supérieurs d’être responsables de la mort de plus de sept mille jeunes hommes et garçons détenus dans les prisons militaires, dans la guerre contre les djihadistes de Boko Haram.

Un porte-parole de l’armée Chris Olukolade a déclaré que l’armée n’a jamais toléré les violations des droits de l’Homme et a accusé Amnesty de mener une campagne de chantage.

Solomon Sacco, un des conseillers juridiques à Amnesty International et un des auteurs du rapport, considère qu’il n’y a rien qui justifie le traitement que l’armée a réservé à ces jeunes hommes et garçons au nom de la lutte contre les islamistes de Boko Haram.

AT/ Saliou Cissé