Déclaration de principe sur la Casamance par le Cercle des intellectuels et universitaires du MFDC
Les huit militaires sénégalais détenus comme prisonniers de guerre après les batailles de Diégoune, Kabeumb et d’Affiniam sont arrivés, le dimanche soir 9 décembre 2012, à Dakar la capitale du Sénégal, à bord d’un avion affrété par le gouvernement gambien. Ils avaient recouvré leur liberté quelques heures plus tôt, après un accord intervenu entre le Comité international de la Croix-Rouge, la Communauté italienne Sant’Egidio et l’aile militaire du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) dirigée par Salif Sadio.
Les relations entre le MFDC et le Sénégal semblent prendre une nouvelle tournure. Pour la première fois depuis 30 ans, le conflit s’internationalise avec l’acceptation par le Sénégal de l’ouverture de négociations à Rome sous l’égide de la communauté Sant’Egidio.
Le MFDC est à son tournant historique, devant à la fois garder son intégrité, s’accorder une unité d’action infaillible et s’ouvrir à des négociations diplomatiques internationales.
Nous rappelons à nos frères et sœurs que notre objectif est de parvenir à l’indépendance de la Casamance. La géographie, l’histoire et la culture nous différencient du Sénégal.
Le peuple casamancais est un peuple opprimé qui résiste pour recouvrer la plénitude de ses droits. La résistance à l’oppression est selon la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789, un droit naturel, inaliénable et sacré de l’Homme.
La convention franco-portugaise de Paris du 12 mai 1886 consacra l’unité de l’entité casamançaise de l’Atlantique à la Falémé, territoire autonome constitué en protectorat sous la tutelle de la colonie du Sénégal. En novembre 1908, le gouverneur Camille Guy fit transférer la capitale de Sédhiou à Ziguinchor. Ce transfert fut effectif en 1909, alors que l’administrateur supérieur était Maclaud. Cette situation dura jusqu’à l’indépendance : la plupart des Sénégalais et même des Casamançais avaient oublié cette particularité du statut juridique de la Casamance.
Ainsi furent mis en terre les germes de ce très lourd contentieux qui oppose aujourd’hui la Casamance au Sénégal, du point de vue politique, économique, social, culturel, moral.
Nous devons nous interdire certaines trahisons car la négociation nous commande de nous afficher unis sous quelle que forme que ce soit: une unité d’action ou une organique, une convergence de pensées entre Attika et l’aile extérieure du MFDC.
Or, à l’allure où vont les contacts entre le Sénégal et Salif Sadio, il est à craindre une fin de non recevoir après la libération des prisonniers. Le Sénégal veut isoler les unes les autres les différentes branches civiles et militaires du MFDC et consacrer une nouvelle politique territoriale de la Casamance. À nous de comprendre les enjeux et de ne pas aller à la trappe.
Le MFDC ne doit plus se dévoiler sur le plan international en rangs dispersés. C’est faire le jeu du Sénégal qui n’acceptera jamais de parapher aussi facilement un document donnant l’indépendance à la Casamance.
Nous en appelons à la clairvoyance, à la vigilance et à la raison. L’union fait la force.
Face à la décadence du Sénégal et de toutes les anciennes colonies françaises, le MFDC représente l’espoir de l’émergence de forces nouvelles capables d’influer sur le cours de l’Histoire.
Fait en Europe le 15-01-2013
Le cercle des intellectuels et universitaires du Mfdc