Tout comme l’hôpital de la ville et l’inspection régionale de la jeunesse et du sport, le centre culturel de Sédhiou , en moyenne Casamance, manque de tout. Créé en 2008, il demeure toujours une coquille vide 4 ans après. Le centre n’a pas de téléphone, ni de logistique roulante, ni de mobilier de bureau encore moins d’équipement informatique. Son directeur Aliou Kéba Badiane se confond aux conducteurs de motos « Jakarta ». C’est avec sa vieille carcasse de scooter personnel, qu’il sillonne une région dont le seul département de Bounkiling fait deux fois la région de Thiès au Sénégal. « Le centre culturel n’a pas de relais départementaux », explique M. Badiane. Le local qui abrite le centre culturel régional est une ancienne villa des experts italiens du temps du projet intégral pour le développement de la moyenne Casamance (PRIMOCA) et n’est constitué que deux pièces et d’un salon. « L’Etat du Sénégal fait tout pour contraindre les jeunes talents à l’exode et à l’assimilation. Même les artistes de l’UCAS de Sédhiou continuent de dénoncer cette attitude discriminatoire. Sédhiou est déjà abandonné par le Sénégal» se contente de dire cet enseignant du primaire à Kabeumb.
Balanta Mané