Le « bukut », ou encore cérémonie d’initiation chez les Diolas, est une  école  qui prépare les initiés à la vie conjugale surtout selon Chérif Goudiaby, président du comité d’organisation de la 13 ième édition de cette cérémonie phare  chez les Diolas. C’était lors de la rentrée dans le bois sacrés de près d’un millier de jeunes garçons. Le symbole de l’encrage de la société casamançaise dans la tradition reste sans nul doute le Bois Sacré.

Une tradition ancestrale à laquelle les religions révélées se sont adaptées, malgré elles.

Cet événement constitue l’un des plus importants dans la société traditionnelle Diola, car il est le point de démarcation entre l’homme et la femme, le jeune et l’adulte, l’ignorance et la sagesse, l’innocence et la responsabilité. La dernière édition du « bukut » de Diatock a eu lieu en 1974. « En milieu diola, la vie comprend plusieurs étapes. D’abord la naissance, puis le mariage. Pour l’homme, le ‘bukut’ est l’étape la plus importante. La preuve : c’est à cette fête traditionnelle que les diolas consacrent plus de moyens. Ils dépensent beaucoup d’argent pour cette cérémonie », a indiqué M. Goudiaby.

 « Les jeunes n’entrent pas dans le ‘bois sacré’ pour s’amuser. On leur apprend là-bas une certaine vision du monde, notamment la gestion du foyer. Ici à Diatock, on ne pouvait pas se marier si on n’était pas d’abord passé par le ‘bois sacré’ », a-t-il soutenu, précisant que cette initiation fut autrefois un parcours incontournable avant le mariage.

Cette année 2015, un villages a vu ses enfants entrer dans le bois sacré, il s’agit de Diatock dans la zone dite du Blouf située dans le département de Bignona. Les quartiers de Bémé, Nianghef, Brico, Pakao et Eramba, qui constituent ce village, ont célébré le « bukut » avec faste. Pour la fête, Diatock a reçu la visite de milliers de personnes, dont des commerçants venus écouler diverses marchandises. La mobilisation est telle qu’il est difficile de se frayer un chemin sur la principale rue du village.

Les nombreux invités sont venus de la Casamance, des villages voisins surtout, mais aussi de la Gambie, de la Guinée-Bissau, de Dakar, etc. Les populations de Diatock se sont donnés pour la bonne tenue de cette cérémonie phare qui a regroupé plusieurs milliers de personnes. Diatockoises et Diatockois du Sénégal et de la Diaspora se sont particularisé depuis quelques mois par cet élan culturel.

Etape ultime donc  pour une intégration à la ‘Case de l’homme’, le Bukut offre à la population masculine l’opportunité de s’approprier des vertus comme la dignité, le courage, la responsabilité, la sagesse, l’endurance, etc. Le lieu d’apprentissage de ces vertus cardinales n’est autre que le Bois Sacré.

C’est ce lieu mystique qui accueille pendant des mois (des semaines, aujourd’hui et pour le village de Diatock, les futurs initiés y resterons pour une période de trois semaines), les futurs ‘hommes’ qui sont appelés demain à assumer des responsabilités à divers titres dans la société…