Après avoir salué et félicité le Président de l’assemblée générale des nations unis, le président du Sénégal, Macky Sall s’est lancé dans un rappel de l’engagement du Sénégal, des principes fondateurs de cette organisation qu’est : l’ONU pour finir par décrire un monde hideux soit disant qu’il se trouve ailleurs, au moment où l’on sait que ce monde ne reflète rien d’autre que le Sénégal et cela depuis les indépendances. Il soutient en premier:

« Soixante-dix ans après la création de notre Organisation, nous revenons sur les pas des pères fondateurs, pour renouveler notre foi collective dans les idéaux de paix, de sécurité ; de développement et de respect des droits de l’homme. Ces valeurs inspirent la mission première de l’Organisation : celle de préserver le monde du fléau de la guerre, de créer les conditions nécessaires au maintien de la justice, de favoriser le progrès social et d’instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande. Soixante-dix ans après, cette mission est devenue plus pesante, et notre monde plus complexe. »

Dans cette conception de du Sénégal qui voudrait que la Casamance soit une partie intégrante du territoire national, La Casamance dit ceci et cela pour le monde entier : « 1958-2015, 57 années déjà que le peuple de Casamance par voie de plébiscite comme soutenue dans la charte des nations unis avait fini de prouver au monde son aspiration à l’indépendance pour la prise en charge de son destin par ses dignes fils, dignes héritiers de leurs ancêtres connus sous l’appellation «Invicta Felix, Heureuse Invaincue ». N’est-ce pas les  nations unis qui soutiennent que le droit des peuples et des nations à disposer d’eux-mêmes est une condition préalable de la jouissance de tous les droits fondamentaux de l’homme, et recommande ce qui suit :

^« Les États membres de l’Organisation doivent reconnaître et favoriser la réalisation, en ce qui concerne les populations des territoires non autonomes et des territoires sous tutelle placés sous leur administration, du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et doivent faciliter l’exercice de ce droit aux populations de ces territoires compte tenu des principes et de l’esprit de la charte des Nations unies en ce qui concerne chaque territoire et de la volonté librement exprimée des populations intéressées, la volonté de la population étant déterminée par voie de plébiscite ou par d’autres moyens démocratiques reconnus, de préférence sous l’égide des Nations unies ^».

Le Sénégal en s’investissant sur tous les plans dans l’occupation et l’appropriation de la Casamance, trahissait ainsi l’esprit et les textes de la charte des Nations Unies et pourtant il continu à se réclamer membre et va jusqu’à gager un siège de membre non permanent. La Casamance poursuit sa plainte en soutenant que, 1982-2015, 33 années, jour pour jour, qu’elle est enfoncé de plus en plus dans ce gouffre amer qu’est le conflit, imposé sur sa terre par un Sénégal envahisseur et néocolonialiste qui a fini de semer le mal jusque dans ses profondeurs, en dérobant toutes les vérités d’ailleurs connues par le monde, de son existence en tant que Pays : la Casamance. Ce cynisme Sénégalais qui débuta à la période des indépendances et qui consiste à réduire à néant par le soutien de la France l’avenir d’une Casamance libre et Démocratique passa par différentes phases que sont :

• La dissuasion du mouvement des forces démocratique de la Casamance (MFDC) né en 1947, 1 an avant le premier parti au Sénégal et qui a comme principe et cela pour toujours : l’indépendance et l’émergence de la Casamance.

• L’enrôlement de nos leaders sous un faux prétexte de compagnonnage en vue de promouvoir la fédération que le Mali quitta sans polémique dès qu’il comprit que le Sénégal agissait que pour ses propres intérêts et étant nostalgique de la situation de centralité qu’il occupait dans le grand ensemble qui était l’AOF.

• La division du territoire de Casamance pour disloquer la réalité indéniable de l’identité Casamançaise et pour venir à bout de l’harmonie et de la cohésion du peuple, chose que le Sénégal a réussi brillamment. Cependant, la Casamance garde toujours son vœu de recouvrer son indépendance et de jouir de ses droits en tant que pays et en tant que nation.

• Le massacre arbitraire, brutal et en grand nombre des populations Casamançaises par l’armée d’occupation. A cela nous ajoutons une insistance de cette armée faucheuse sur l’ethnie DIOLA, diabolisée, traquée et décimée dans toute l’étendue du territoire.

• Pillage et surexploitation des richesses de la Casamance ; déroulement de politiques stériles et accentuation de la terreur et de la paupérisation créant ainsi un déplacement massif de population vers l’intérieur du pays ou dans les pays de la sous-région laissant ainsi un champ libre à l’exploitation assurée par le commandement Sénégalais.

Voilà, les points les plus essentiels, cependant la liste n’est pas exhaustive.

Poursuivant sa farce, le président du Sénégal, Macky Sall ajoute en soutenant : « D’autres défis nous interpellent ; car le monde peine encore à se débarrasser des masques hideux du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’extrémisme violent. Des êtres humains sont ciblés, rejetés et violentés, du seul fait de la couleur de leur peau, de leur croyance ou de leur appartenance sociale. Des travailleurs migrants sont discriminés et exclus des politiques publiques, alors même qu’ils contribuent, à la sueur de leur front, à la prospérité de leur pays d’accueil. »

Pour la Casamance, tout est clair, absorbée par le racisme Sénégalais car étant catégoriser dès le départ dans ce faux compagnonnage avant d’être hiérarchiser pour finir par être discriminer, elle dénonce le viol du droit fondamental de sa population, droit à l’égalité des êtres humains car tout être humain a droit au respect quelles que soient son apparence physique, sa religion, sa culture ou son ethnie. La xénophobie Sénégalaise dirigée à l’endroit de la Casamance est allée jusqu’à l’extrême car le mensonge Sénégalais sur les faits historiques de ce peuple, animent cette peur, ce négativisme pointé sur les Casamançais, perçus comme une menace et qui fait qu’ils sont écartés dans la marche véritable du Sénégal. Dès lors, l’on ne pouvait plus parler d’un seul pays ou d’une seule nation à défaut d’être en Corée du Nord. De 1960 à nos jours, la Casamance avec la qualité de ses ressources humaines, la valeur humaniste de ses hommes reconnus au niveau international, ne parvient même pas à récolter le mérite de ses enfants, obligés de se soumettre et d’être des subalternes ou de s’effacer à défaut de se faire effacer. Nous voilà ciblés, rejetés, violentés et tués du seul fait d’être des Casamançais et du fait de croire en notre Casamancité.

Le nombrilisme Sénégalais malgré son insistance à poursuivre ses ambitions diaboliques de domination de ce peuple, ne parviendra jamais à étouffer l’esprit de liberté qui existe en chaque Casamançais, soutenait déjà avant 1982 l’Abbé Diamacoune dans une de ses Lettres adressé à Senghor. Donc rien ne justifie aujourd’hui cette invasion de la Casamance par l’armée Sénégalaise (voleur, pilleur, violeur, faucheur de civils…) et par des politiques stériles mais aussi ce n’est pas surprenant de voir cette opposition inébranlable du MFDC à ce projet machiavélique, sans issue et qui ne repose que sur la raison du plus fort.

La France, est lâche pour assumer ses responsabilités face à la Casamance et face à l’histoire. Le Sénégal s’entête en Casamance par ce que bénéficiant du soutien, de l’appui, de la protection et de la complicité de beaucoup de grands de ce monde.

L’ONU, est-elle là, pour le respect des droits humains et pour la paix dans le monde ou bien est-elle juste une illusion impuissante comme l’affirmait Georges Clémenceau avec la SDN ? Une question que les Casamançais se posent au quotidien.

Baba