France /Casamance/ Sénégal: Macky Sall a déploré au COP21 la cherté de l’énergie en Afrique et au Sénégal, une farce aux yeux des Casamançais
Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, a déploré à Paris lors des premiers jours de la conférence de la COP 21, la cherté de l’énergie en Afrique, soulignant la nécessité d’une mise en cohérence des différentes initiatives dans ce secteur, afin de réduire dans un délai très court le gap énergétique du continent.
Il intervenait au lancement du « Business Plan pour le climat de la Banque mondiale » qui se tenait dans la capitale Française. Cette cérémonie s’est déroulée en présence des chefs d’Etat Ali Bongo (Gabon), Faure Gnassingbé (Togo), du Premier ministre de Sao Tomé et Principe, du président du groupe de la Banque mondiale (BM), Jim Kim, et de Makhtar Diop, le vice-président de la BM pour l’Afrique.
Seulement, selon des ressortissants des personnes rencontrées en casamance qui suivaient de près cette conférence à Paris, le chef de l’état du Sénégal a oublié que dans son pays, l’essence et le gazoil coutent trop chers comparés au Mali ou le litre d’essence est acheté moyen cher. Pour ces derniers, c’est plutôt au Sénégal qu’on doit normalement trouver ces produits énergétiques moins cher.
Le Sénégal qui tarde toujours à appliquer une baisse assez importante sur le prix du carburant à la pompe. Cela, malgré la chute du cours du pétrole ayant entraîné une forte baisse du coût du baril sur le marché international. Le consommateur sénégalais reste toujours dans la galère, au moment où les caisses du trésor public continuent de gonfler.
Presque partout ailleurs, c’est la délivrance. On souffle et respire un peu. Mais, au Sénégal, l’Etat a décidé que les citoyens souffrent davantage. Le régime de Macky Sall impose le règne de la terreur «énergétique». Malgré un contexte mondial très favorable et une tendance baissière presque généralisée, les Sénégalais continuent de subir la dure loi économique de l’Etat qui étrangle et étouffe les consommateurs de produits pétroliers, plus particulièrement, les carburants. Pourtant, rien ne semble justifie cette dure loi. Car partout dans le monde, les prix des carburants ont poursuivi leur baisse, dans le sillage de l’évolution des prix du cours mondial du pétrole. Le prix du baril de pétrole a baissé de moitié et se retrouve aujourd’hui entre 45,30 et 46 dollars (entre 22 600 et 23 000 FCfa) au mois de septembre 2015. Mais, au Sénégal, l’on n’applique toujours pas cette baisse importante sur le prix du carburant à la pompe.
La dernière baisse des prix des carburants remonte à décembre 2014. A ce moment, le prix du baril avait chuté de 120 dollars à 80 dollars. Le gouvernement avait répercuté cette baisse à la pompe.
Le litre de super était passé de 889 à 795 FCfa et le gasoil de 792 à 690 FCfa. Ce sont ces prix qui demeurent jusqu’ici, malgré la baisse continue du prix du baril de pétrole sur le marché international, depuis plus d’un an. L’Etat continue de tenir par la gorge les consommateur qui ne sentent pas encore, dans sa poche, cette baisse des prix des carburants. Une situation incompréhensible aux yeux de Hamet Diédhiou, un jeune chauffeur qui habite Bignona. «Aujourd’hui, l’Etat doit impérativement baisser les prix des carburants au Sénégal. Car, la baisse actuelle de 100 FCfa sur les prix des carburants a une répercussion assez faible. Nous aurions souhaité qu’il y ait une baisse plus importante», revendique-t-il. Et d’ajouter : «Compte tenu du niveau des prix, au plan international, nous pensons qu’on devait avoir une baisse considérable du prix à la pompe, pour que ça se sente au niveau du transport. Ensuite, si notre président pense tromper les puissances occidentales sur cette question en déplorant justement la cherté de l’énergie en Afrique et au Sénégal, qu’il sache qu’il est entrain de se leurer »
Ces populations exigent de l’Etat une réduction de plus de 30% du prix du carburant. Le gouvernement qui prône la vérité des prix, quand il s’agissait d’augmenter, indique Madame Khady Cissé Badji, opératrice économique à Ziguinchor «n’a pas diminué les prix, alors qu’il y a la baisse du prix du carburant, pendant plus de six mois, avec la chute du coût du baril».
Les associations de consommateurs s’agacent encore que le carburant coûte plus cher au Sénégal que dans les pays de la sous-région.
Au moment où le Sénégal vend le litre du Super à 795 francs et celui du Gasoil à 690 francs, à côté, au Mali qui se ravitaille au Sénégal, au mois d’août 2015, le litre du Super coûtait 750 FCfa, le litre du Gasoil est échangé contre 650 FCfa.
En Côte d’Ivoire, le Super est vendu à 715 FCfa et le Gasoil entre 615 et 650 FCfa. Au Togo, le Super coûte 592 FCfa, le litre et le Gasoil 638 FCfa.
Au Burkina Faso, le prix du litre du Super est à 682 FCfa et celui du Gasoil à 606 FCfa.
Le Bénin vend le Super à 710 FCfa, le litre et le Gasoil à 550 FCfa.
C’est tout simplement triste pour le peuple Sénégalais!
Moussa Moïse Djiba (M2D)