France / Corse: le gouvernement français promet un « dialogue serein, constructif et apaisé »
Le gouvernement français s’est montré ouvert au dialogue avec les nationalistes corses, élus pour la première fois à la tête de l’exécutif régional de cette île française de Méditerrannée, tout en s’affichant ferme à l’égard de leurs revendications.
Selon ses services, le Premier ministre socialiste Manuel Valls a promis un dialogue serein, constructif et apaisé lors d’un entretien téléphonique avec le nouveau patron de l’exécutif corse, Gilles Simeoni.
Il a affirmé que la sécurité en Corse restait une priorité du gouvernement. Les deux hommes se rencontreront prochainement pour examiner l’ensemble des sujets communs.
Les nationalistes ont pris le pouvoir dans l’île jeudi, cinq jours après être sortis victorieux d’un scrutin régional en distançant droite, gauche et extrême droite.
Maire depuis mars 2014 de Bastia, la deuxième ville de Corse,l’autonomiste Gilles Simeoni a été élu à la présidence du Conseil exécutif, sorte de mini-gouvernement local, et l’indépendantiste Jean-Guy Talamoni à la présidence de l’assemblée régionale.
Nous sommes arrivés ici avec tous ceux qui, comme nous, ont toujours combattu les autorités françaises sur la terre de Corse, a déclaré M. Talamoni jeudi dans un discours inaugural entièrement prononcé en langue corse, qui lui a valu de nombreuses critiques sur le continent.
Les deux hommes ont réclamé la libération de 25 prisonniers politiques, un sujet sur lequel l’Etat français semble timide de traiter.
Le peuple corse existe et va construire et assumer son destin, dans la paix et la démocratie, a promis Gilles Simeoni, évoquant une logique d’émancipation qui passe nécessairement par une relation repensée et reformulée à l’Etat.
Ce dont il est question c’est d’installer le premier gouvernement national corse depuis le XVIIIe siècle et de négocier une réforme audacieuse avec Paris, a affirmé de son côté M. Talamoni dans une tribune au quotidien Le Monde.
Berceau de Napoléon, l’Ile de beauté, connue pour ses paysages paradisiaques qui attirent des millions de touristes chaque année, a longtemps été secouée par des actions nationalistes violentes, du plastiquage de bâtiments publics à l’assassinat en 1998 du principal représentant de l’Etat français sur place, le préfet Claude Erignac.
En juin 2014, le Front de libération nationale de la Corse (FLNC) avait toutefois déposé les armes, ce qui a contribué à la victoire inédite des nationalistes dimanche.
Ibou Camara