Plus d’un million de manifestants ont défilé hier mardi 11 septembre 2012 dans la rue à Barcelone pour réclamer l’indépendance de la Catalogne. Les indépendantistes accusent le gouvernement central du président Mariano Rajoy d’entraîner la Catalogne dans la spirale de la crise qui secoue actuellement l’Espagne.
Toutes les organisations indépendantistes et souverainistes étaient rassemblées pour cette manifestation qui a réuni 1,5 million de personnes, selon les estimations du gouvernement régional et de la police respectivement.
« In-Inde-Independencia ! Nous sommes un pays. Nous voulons être Catalans », scandaient les manifestants, alors que d’autres arboraient des banderoles « Vive la Catalogne libre ». La foule a réclamé l’indépendance tout le long des artères qui mènent au parlement régional.
Le gouvernement autonome catalan entend faire pression sur Madrid pour revoir le pacte budgétaire dénoncé par la région, qui croule sous les dettes, et parvenir à un accord qui donnerait à la Catalogne sa propre autorité fiscale.
Les Catalans estiment que s’ils avaient leur propre agence du revenu, la situation fiscale de la Catalogne serait meilleure.
« Si nous ne pouvons pas arriver à un accord financier, la route vers la liberté de la Catalogne est ouverte », a déclaré devant les manifestants, le président du gouvernement catalan, Artur Mas, qui demandait fin août une aide financière de 5,7 milliards d’euros à Madrid pour couvrir ses obligations financières.
La Catalogne représente 15 % de la population espagnole, et le cinquième de la richesse économique du pays. Mais elle est aussi sa région la plus endettée, à plus de 50 milliards de dollars, soit 21 % de son produit intérieur brut.
La région paierait chaque année, selon certains économistes, 12 milliards d’euros d’impôts de plus que ce qu’elle reçoit de l’État central en services publics.
Selon un sondage commandé par le gouvernement catalan en juillet dernier, 51,1 % des Catalans voteraient « oui » à l’indépendance en cas de référendum, contre 36 % en mars 2001.
Des référendums non contraignants ont d’ailleurs été tenus depuis trois ans dans plus de 200 villes de la région, dont Sant Pere de Torello, qui a voté à 96 % en faveur de l’indépendance et s’est récemment déclaré territoire catalan libre.
Balanta Mané