Ziguinchor s’apprête à vivre une effervescence particulière très prochainement (du 25 au 29 février 2016) à l’occasion de la première édition de la semaine culturelle internationale «Jamm jot na» Casamance. A travers cette manifestation de haute portée socioculturelle et économique initiée par des Sénégalais de la diaspora natifs de la Casamance, ils entendent jouer pleinement et de manière active leur partition au processus de paix et au développement économique de la région.

La première édition de la semaine culturelle internationale «Jamm jot na» Casamance sera d’abord organisée à Ziguinchor, puis à Montréal  et enfin à New-York. Porté par Thiossaneproduction en partenariat avec Casa Espoir, ce projet est en adéquation avec la volonté des pouvoirs publics de participer à la reconstruction de la Casamancepour redonner à la diaspora sa place de creuset économique, culturel du pays, mais aussi pour lui permettre de participer de manière active au processus de paix en Casa­mance.

Ces initiateurs annoncent dans ce cadre des réflexions et des échanges axés sur les besoins de la communauté pour l’instauration d’un climat apaisé propice à la réalisation des ambitions de développement de la Casamance. Pour les organisateurs, ils’agira de «permettre aux Casamançais de contribuer de façon permanente à la promotion de la paix, de la concorde sociale et de la recherche de solutions définitives pour la paix dans cette partie sud du pays» entre autres objectifs.

Pour le coordonnateur de ce projet culturel, Ibrahima Gassama, «chacun doit pouvoir jouer son rôle pour l’avènement de cette paix tant chantée sous nos cieux». Selon lui, le problème c’est de savoir comment y contribuer, car le constat est que les gens s’immiscent parfois dans des problèmes qui ne les concernent point. Le directeur de la radio Zig Fm dira qu’il y a un aspect de ce conflit qu’il incombe exclusivement à l’Etat et au Mfdc d’en définir les contours.

«Nous en tant que société civile, en tant qu’acteurs évoluant à la périphérie de ce conflit et fils de cette région, notre devoir est de contribuer également à l’avènement de cette paix et de ne pas nous taire surtout quand les choses vont dans un sens qui n’est pas souhaitable», a mentionné M. Gassama qui salue par ailleurs l’initiative de la diaspora de s’impliquer dans ce conflit. «Ils sont en contact avec des partenaires, des personnalités. Du coup,ils peuvent non seulement apporter leurs moyens, mais faire contribuer leurs partenaires pour le développement de cette région», a-t-il soutenu.

Mbemba Soly, un des responsables de ce projet, est aussi de cet avis. « Si on veut bâtir un projet solide sur la Casamance, les fils de cette région se doivent démontrer ce dont ils sont capables», a-t-il martelé avant de dire que «nous avons un riche potentiel qui est là. Et le village international qui sera érigé pendant quatre jours au Stade Aline Diatta va permettre de montrer le savoir-faire des Casamançais». Un village de la solidarité « Ce village du festival sera déplacé de manière symbolique en Europe, aux Etats-Unis, et partout dans le monde pour être porté par les communautés Casamançaise qui s’y trouvent», a informé les organisateurs pour qui c’est une manière de «créer une synergie, de mettre en place à travers ce village une solidarité agissante où chacun devra venir avec ses moyens, son savoir-faire dans un secteur donné».

Cela, informe-t-on, permettra à ceux qui ont des idées et qui n’ont pas les moyens d’être accompagnés. Ce projet favorisera en outre des rencontres de jumelage et d’échanges entre les collectivités locales de la région et celles de la communauté internationale. Une plateforme de la semaine culturelleinternationale dénommée «Messa­ges of peace» pour une meilleure prise en charged es préoccupations des Casaman­çais sera lancée. «La Casamance au clair de lune»sera aussi un fort moment de brassage. Pour cette édition, de grands noms de la culture américaine et canadienne, des sommités africaines vivant aux Usa sont attendus à Ziguinchor pour donner un cachet spécial à l’évènement.

Moussa Moïse Djiba (M2D)