Sénégal : Macky Sall s’offre un mandat de 7 ans au pouvoir
Sur avis du Conseil constitutionnel, le chef de l’Etat sénégalais doit renoncer à la réduction du mandat présidentiel. Il promet l’organisation d’un référendum constitutionnel pour le 20 mars prochain.
Elu au second tour en 2012 pour sept ans face à Abdoulaye Wade, Macky Sall a saisi en janvier le Conseil constitutionnel sur son projet de réforme de la Loi fondamentale.
Le texte prévoyait, conformément aux engagements du chef de l’Etat durant sa campagne, une réduction immédiate du mandat présidentiel, de sept à cinq ans.
Or la plus haute juridiction de l’Etat considère que la disposition prévoyant l’application de cette réduction du mandat en cours « doit être supprimée », au motif que la durée de ce mandat, « préalablement fixée dans le temps, et par essence intangible, est hors de portée de la loi nouvelle », a précisé Macky Sall dans une allocution télévisée.
En conséquence, « le mandat en cours du président de la République connaîtra son terme en 2019 », a poursuivi le président sénégalais, convoquant un référendum constitutionnel pour le 20 mars prochain.
« J’entends me conformer à la décision du Conseil constitutionnel », a souligné le président sénégalais.
La décision du Conseil constitutionnel « lie » le président Macky Sall qui doit obligatoirement la respecter, a plusieurs fois déclaré son ministre et conseiller juridique, Ismaël Madior Fall, professeur de droit constitutionnel à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad).
Plusieurs autres juristes ont en revanche estimé que le président n’était pas tenu de respecter la décision de la juridiction, qu’ils considèrent comme « un simple avis consultatif ».
Aboubakry Mbodj secretaire general de la Rencontre africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADHO), dénonce ce qu’il qualifie de « jeu de passe -passe » de Macky Sall .
Alioune Tine d’Amnesty International a lui aussi exprimé son opposition à la décision présidentielle sur Facebook
Samsidine Badji