Monde : une fuite de 11,5 millions de documents étale au grand jour les structures offshores confidentielles dans les Paradis fiscaux
Une fuite de plusieurs millions de documents confidentiels révèle l’utilisation de paradis fiscaux par des chefs d’État, des athlètes professionnels, des milliardaires et des narcotrafiquants.
Une nouvelle brèche, la plus grande à ce jour, vient de s’ouvrir dans l’univers secret des paradis fiscaux.
Une fuite de 11,5 millions de documents étale au grand jour les structures offshores confidentielles de milliers de clients bien nantis, y compris celles de plusieurs chefs d’État.
Le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung a obtenu les données grâce à une source confidentielle. Il les a partagées avec le Consortium international des journalistes d’enquête (ICIJ) et avec ses partenaires médias dont Radio-Canada, le Toronto Star, Le Monde, The Guardian et la BBC.
En tou, plus de 370 journalistes de 76 pays ont collaboré à cette vaste enquête surnommée « Panama Papers ».
« C’est la plus grosse fuite de l’histoire », dit Frederik Obermaier, un des journalistes allemands qui a obtenu les données.
« On y trouve non seulement des gens qui font de l’évasion fiscale, mais aussi des criminels tentant de dissimuler leurs crimes, des dictateurs et des autocrates transférant des fonds publics à l’étranger et des collectionneurs d’art cherchant à camoufler la propriété de certains tableaux », dit-il.
La fuite de données provient d’un des plus importants fournisseurs de sociétés-écrans au monde, le cabinet panaméen Mossak Fonseca.
On y trouve des courriels, des certificats d’incorporation et des transactions bancaires allant de 1977 jusqu’au mois de décembre 2015.
Bien que l’utilisation de paradis fiscaux n’est pas illégale en soi et peut être effectuée à des fins légitimes, les données démontrent qu’ils sont encore utilisés par certains comme paravent pour dissimuler des activités illicites.
« Ces révélations montrent comment des pratiques néfastes et la criminalité sont profondément ancrées dans le monde des paradis fiscaux », estime Gabriel Zucman, un économiste à l’Université de la Californie à Berkeley.
Il croit que la publication de cette fuite devrait pousser les gouvernements à imposer des sanctions contre les juridictions et les institutions qui rendent ces pratiques possibles.
ARDiallo