Casamance: trois localités pour le Bois Sacré « Kareng » 2016
Le Bois Sacré : Les bases d’une société casamançaise nostalgique du passé, des milliers de jeunes garçons de 3 localités de ce terroir ont répondu à l’appel du ‘’Kareng’’ cette année 2016
Les religions révélées ont fini de se faire une place au soleil en Casamance. Seulement, elles se trouvent toujours dans une contrainte de cohabitation avec des pratiques païennes autour desquelles s’organise tout ou presque dans cette partie. Le symbole de l’encrage de la société casamançaise dans la tradition reste sans nul doute le Bois Sacré. Cela est d’autant plus vrai que dans les sociétés Diola, Manjacque, Mancagne, Balante, Baïnounk par exemple, presque chaque village a son bois sacré et même ses fétiches. Une tradition ancestrale à laquelle les religions révélées se sont adaptées, malgré elles. D’une localité à une autre, le Bois Sacré change de contenu. Dans le département de Bignona comme dans celui d’Oussouye, il demeure un lieu sacré où se rencontrent les sages pour un certain nombre d’activités.
Du coup, le Bois Sacré constitue un passage obligé pour les hommes. Une tradition que tous les Diolas ont en commun et que l’on appelle le Bukut. Cet événement constitue l’un des plus importants dans la société traditionnelle Diola, car il est le point de démarcation entre l’homme et la femme, le jeune et l’adulte, l’ignorance et la sagesse, l’innocence et la responsabilité. Etape ultime pour une intégration à la ‘Case de l’homme’, le Bukut offre à la population masculine l’opportunité de s’approprier des vertus comme la dignité, le courage, la responsabilité, la sagesse, l’endurance, etc. Le lieu d’apprentissage de ces vertus cardinales n’est autre que le Bois Sacré. C’est ce lieu mystique qui accueille pendant des mois (des semaines, aujourd’hui), les futurs ‘hommes’ qui sont appelés demain à assumer des responsabilités à divers titres dans la société…
Cette année 2016, ils sont des milliers de jeunes à répondre à l’appel du bois sacré dans trois localités de la Casamance. La première localité a vibré sous l’effervescence culturelle est Nyambalang, un village du département d’Oussouye qui a été le point de convergence de milliers de personnes en mi juin dernier. Cette édition du Bukut à Nyambalang a été l’occasion pour les initiés venus des coins et recoins de la Casamance de montrer aux nombreux visiteurs la digne culture de cette contrée.
Mlomp, la terre des hommes a aussi connu cette spéciale effervescence. Des milliers de garçons sont entré dans le bois le 30 du mois dernier dans une grande ambiance. Cette localité du Blouf a été la capitale de la culture et de la tradition ou 36 ans après la précédente édition, la génération 2016 a été accompagné avec comme à l’accoutumé des chants et danses sans oublier les coups de fusils à poudre qui offrent un cachet spécial à chaque fois qu’il y a un Bukut dans un village Diola.
Le royaume Essing a fermé la marche le 06 aout dernier avec une connotation pour cette présente édition. Dans cette zone de la commune de Nyassia, ils étaient des milliers de personnes a se donner rendez-vous le 06 dernier pour accompagner les milliers de garçons. La dernière édition dans cette localité remonte en 1979.
Le village de mandégane prendra surement le témoin pour l’organisation de son Bukut l’année prochaine. Les notables de ce village du Blouf ont déjà manifesté les signaux qui annoncent cet élan en interdisant toute forme de manifestations telles que les soirées dansantes entre autres.
Moussa Moïse Djiba (M2D)
Zeus
ce weekend est la fin est du boukoute de nyassia, notre tradition doit continuer sinon nous perdrons notre identité. vive la Casamance libre