Casamance: Tabaski 2016, Le prix des moutons grimpe et fait peur à Ziguinchor
L’Aïd El Kebir, appelé Tabaski ou « fête du mouton » est une fête du calendrier musulman au cours de laquelle le fidèle musulman qui en a les moyens offre un mouton en guise de sacrifice. Dans le grand marché de bétail de Ziguinchor, les moutons se comptent par centaines de têtes mais ces importants effectifs ne contribuent pas à fléchir les prix pour permettre aux fidèles musulmans confrontés à des dépenses monstrueuses de s’acquitter du sacrifice d’Abraham. Les potentiels acheteurs rencontrés témoignent : ‘’ je m’appelle Papis Ndiaye, le plus petit mouton est vendu à 100.000 Cfa à Ziguinchor, du jamais vu. Ou allons nous avec cette situation ?’’ ‘’Moi je suis Albert Gomis, je viens de la Guinée Bissau pour acheter des bêtes dans l’optique de les revendre dans mon pays mais ce que j’ai constaté ici est très alarmant. Je pense que je ne vais courir le risque de m’engager dans des dépenses qui risquent de m’orienter vers la ruine’’.
Et le prix du mouton pourrait monter au fur et à mesure que l’Aïd El Kebir approche à 4 jours de la fête, surtout que, selon l’inspecteur de l’élevage, Le déficit en mouton enregistré explique quelque part cette situation car ’’ jusqu’ici le marché na pu être approvisionné qu’à hauteur de treize pour cent du besoin de 25 000 moutons exprimé pour la région de Ziguinchor’’ a soutenu il y a trois jours Evariste Basséne.
En prenant en compte le salaire moyen d’un Sénégalais et la cherté de la vie, s’offrir ne serait-ce qu’un agneau est devenu plus que jamais un luxe et les Ziguinchorois ne manquent pas de le signaler. D’aucuns sont unanimes à dirent que cette fête sera un véritable calvaire au cas où les prix affichés restent en l’état actuel. Les ménages vont être saignés à blanc, une fois de plus, et vont devoir faire les frais de ces mirobolants prix du mouton au risque de déroger à cette tradition religieuse. Et beaucoup de Ziguinchorois sont encore indécis. Ils ne savent pas s’il faut attendre les derniers jours avant la fête religieuse pour acheter leurs moutons, espérant que les prix baissent un peu, ou bien se risquer à acheter aux prix actuels, de peur que la flambée s’accentue.
Moussa Moïse Djiba (M2D)