Communiqué d’Atika: Dénonciation d’actes criminels de l’armée sénégalaise
DECLARATION ET DENONCIATION D’ACTES CRIMINELS DE L’ARMEE SENEGALAISE CONTRE LES POPULATIONS CIVILES DE CASAMANCE: Après deux attaques successives de ATIKA contre les forces d’occupation sénégalaise, plus précisément le 3 Avril et 24 Mai 2012, à l’occasion desquelles l’armée sénégalaise a subi de lourdes pertes humaines, le chef d’état-major d’ATIKA , César Atoute BADIATE sort de sa réserve pour confirmer les dégâts subis par l’ennemi et dénoncer, en même temps, avec la plus grande vigueur, les crimes et les violations des droits humains que commettent les militaires sénégalais sur les populations de CASAMANCE et ceux-ci de manière conséquente et journalière.
Le 3 Avril 2012, à la veille de la fête d’indépendance du Sénégal, l’armée sénégalaise résidente à Santhiaba Manjaque, Carrefour et Effock, tombe dans une embuscade d’ATIKA, à l’entrée du parc de la BASSE CASAMANCE, où une voiture a été complètement détruite. Aucun des occupants n’a survécu. Les tâches de sang restent encore visibles sur les lieux.
Le 24 Mai 2012, deux véhicules de l’armée tombent encore dans une autre embuscade sur la route entre le parc et le village d’Effock. Une 4×4 TOYOTA, pleine de militaires sénégalais a été totalement endommagée. Le Sénégal via la DIRPA annonce un bilan de deux morts et d’un blessé. Imaginez-vous bien une 4×4 pleine et attaquée par des roquettes avec un tel bilan minimaliste? De qui se moque t-on ?
Le second véhicule du même convoi a échappé, volontairement à l’assaut, parce que transportant du bois et des civils forcés à des corvées pour les militaires. ATIKA a préservé ainsi des vies civiles.
Remarquant ainsi que l’armée sénégalaise, dans tous ces déplacements, réquisitionne, par la force, des civils casamançais pour s’en servir comme bouclier humain est inacceptable et intolérable pour une armée qui se dit exemplaire.
En outre, neuf civils : des enseignants et étudiants, arrêtés à Affiniam au lendemain de la déroute de l’armée sénégalaise le 4 janvier 2012, sont détenus depuis dans la prison de Ziguinchor, sans accusation, ni jugement et ni condamnation. Ces détenus n’ont droit à aucune visite et à aucun soin.
ATIKA, dénonce et condamne énergiquement ces pratiques inhumaines et en interpelle l’opinion internationale et mondiale, les organisations de défense les droits de l’homme, le CICR et autres organismes concernés, de la gravité de ces actes et leurs demande une collecte d’informations au niveau des populations victimes leurs facilitant des enquêtes dans ce sens.
- Considérant, la réquisition comme au temps de l’esclavage et de la colonisation, (les souvenirs de la Reine Aline Sitoé Diatta sont toujours présents chez les Casamançais) et l’utilisation des civils casamançais comme bouclier humain,
- Considérant, les détentions arbitraires de civils et leur mauvais traitement dans les prisons,
ATIKA, la branche combattante du MFDC exige l’arrêt immédiat de ces actes criminels et la libération sans délai et sans condition de tous les détenus.
Fait au maquis ce jour 28 Mai 2012
Signé César Atoute BADIATE commandant général du maquis du MFDC.