Kenya: réflexion pour un retrait de la CPI
Le gouvernement kényan va réfléchir sérieusement à un éventuel retrait du Kenya de la Cour pénale internationale (CPI), institution dont se sont retirées récemment trois nations africaines, a affirmé lundi le président kényan Uhuru Kenyatta.
M. Kenyatta et son vice-président William Ruto avaient été inculpés par la CPI pour leurs rôles présumés dans les violences post-électorales de 2007-2008, mais les poursuites à leur encontre, marquées par des accusations d’intimidations de témoins et d’ingérences politiques, avaient au final été abandonnées à des stades différents de la procédure.
Notre expérience avec la CPI démontre un manque flagrant d’impartialité au sein de cette institution. Certains (pays, ndlr) se sont retirés, d’autres y ont pensé, a déclaré M. Kenyatta lors d’un discours prononcé à l’occasion de la Fête nationale kényane.
Cette institution est devenue un instrument de la politique du pouvoir dans le monde, et non de la justice pour laquelle elle a été créée, a-t-il ajouté. Depuis son entrée en fonction en 2003, la CPI a ouvert dix enquêtes, dont neuf dans des pays africains, et certains leaders africains ont dès lors dénoncé une sorte de chasse raciale.
Le Burundi a été en octobre le premier pays à quitter la CPI, après que le procureur eût menacé d’ouvrir une enquête sur la grave crise dont ce pays est le théâtre. L’Afrique du Sud, en octobre, puis la Gambie, en novembre, ont suivi le mouvement, faisant craindre un exode massif de la part des pays africains.
Samsidine Badji (SAM)