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Casamance: Révélation: Lettre de l’Abbé Diamacoune Senghor à Habib Thiam

Casamance: Révélation: Lettre de l’Abbé Diamacoune Senghor à Habib Thiam

Cinq jours après la mort de l’ex-Premier ministre sénégalais Habib Thiam,  le Journal du Pays révèle la lettre écrite le 25 janvier 1997 par Abbé Augustin Diamacoune Senghor à Mr.Thiam.

A Monsieur le Premier Ministre de la République du Sénégal

Monsieur le Premier Ministre,

  1. Voici ce que je demande et cela dans les plus bref délais: un passeport pour chacun d’entre nous:
  2. Les larmes et le sang des Fils de la Casamance vous importe peu; surtout que, pour vous, Augustin Diamacoune Senghor reste toujours une marionnette manipulable à merci.
  3. Des Burundi et Rwanda existent réellement dans cette Casamance notre pays, de par la volonté et l’œuvre du Sénégal votre pays, prétendu pays de droit.
  4. Le 31 mai 1991, à Bissau, et le 8 juillet 1993 à Ziguinchor, furent signes deux cessez-le-feu demandés et signés par le Sénégal avec le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance, mais jamais respectes par ce même Sénégal demandeur, violations flagrantes et contraires à la position de la Casamance dont le Sénégal impunément et insolemment tuait et tue encore pourtant les enfants innocents partout ici, par exemple le 10 septembre 1993, le 3 novembre 1993, le 9 juillet 1994, sans oublier les abattoirs très actifs des Fils de la Casamance que sont, jusqu’ aujourd’hui encore le pont de Niambalang et le village de Edioungou, dans le département de Oussouye.
  5. Pendant une décennie, votre position était, non seulement pas le dialogue avec les indépendantistes casamançais, mais encore, selon certains faucons, débusquer absolument les hyènes et les singes tapis dans le maquis des forêts de Casamance.
  6. Le 6 décembre 1983, vous-même avez créé le maquis des Forces Combattantes du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance en dispersant, par vos forces, à Diabir, quartier périphérique de Ziguinchor, nos parents de religion traditionnelle qui, comme leurs frères chrétiens dans les églises, et les musulmans dans les mosquées, priaient et offraient des sacrifices, non seulement pour un bon déroulement du premier procès des détenus politiques casamançais, mais encore et surtout pour la paix en Casamance, une Casamance déjà meurtrie par des exécutions sommaires, des tortures à mort de ses enfants; la paix en Casamance que vous prétendez y construire maintenant mais, hélas ! sur les sables mouvants de l’irréalisme et de l’arbitraire.
  7. Cette guerre, la Casamance ne la voulait pas et ne la veut pas aujourd’hui. Les cent mille manifestants Casamançais du 26 décembre 1982 avaient demandé à parler au Chef de l’Etat. Cela leur fut refusé et vous-même avez imposé à la Casamance, notre pays, le dialogue du canon.
  8. Retirez vor forces d’ici et la paix règnera en Casamance. C’est Abdou Diouf, Président de la République du Sénégal, et surtout vous-même, Habib Thiam, Premier Ministre, qui avez imposé à la Casamance une guerre injuste, longue, cruelle, meurtrière et ruineuse.
  9. Augustin Diamacoune cf n° 1100/1964
    • Edmond Bora
    • Sanoune Bodian
    • Mamadou Diéme
    • Sarany Badiane
  10. Une carte d’identité en plus du Passeport pour Augustin Diamacoune. Nous avons besoin de ces pièces pour nos travaux et activités préparatoires aux grandes rencontres avec ou sans le Sénégal hors du pays, dans les semaines et mois qui suivent.
  11. La libération immédiate et sans condition de tous les détenus politiques Casamançais internes en Casamance, au Sénégal et partout ailleurs sous la caution de votre gouvernement.

Vive la Casamance libre et indépendante

Ziguinchor le 25 janvier 1997

Abbé Diamacoune Senghor, Secrétaire Général du MFDC

 

 

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Commentaires (5)

  • Zeus

    Ayant vite compris que le mensonge et la méthode forte, les crimes, le chantage ou les pressions ne donneraient rien, Abbe s’est vite écarté du chemin des casamanqués qui voulaient nous faire dormir éternellement. Je suis bien réveillé maintenant je ne me laisserai jamais marcher sur les pieds par les sénégalais. Merci Abbé.

  • attika1982

    Gloire à Diamacoune, Gloire à nos valeureux ancêtres!
    Paix à son âme
    Paix, Liberté et Justice pour la Casamance
    La voie tracée pour le réveil des Casamançais est royale et sera poursuivie malgré vents et marrées.
    Vive la Casamance libérée des assassins sénégalais.
    La luta continua

  • CANADA

    Le système sénégalais est un CANCER non seulement pour la Casamance, mais pour l’Afrique entière. L’on se rappelle de la complicité de l’État Sénégalais dans les assassinats de présidents africains et dans les tentatives de coup d’État. Les plus récents, Wade conte Kadhafi, Macky contre Yaya Djammeh.

    En Casamance, Diouf et sa bande ont particulièrement triomphé en versant avec rage et sans retenu le sang des casamançais, assassinés, torturés, décimés, portés disparus, emprisonnés, humiliés, violées,…. Tout cela pour imposer l’emprise et le dictat du Sénégal sur une Casamance qui s’est réveillée. Paix à tous ces martyrs.

    Même si les commanditaires de ces atrocités échappent à la justice sur terre, nous gardons grand espoir qu’ils n’échapperont pas à la justice divine.

    Nous devons ce salut à Abbé Diamacoune Senghor qui, malgré sa position privilégié de prélat où il pouvait bénéficier de tout, a plutôt choisi le combat de la vérité, de la justice, du droit et de la libération de son peuple de Casamance. Car, comme disait Gandhi: la vérité reste la vérité même si on est minoritaire. Abbé avait vite compris que nous nous sommes endormis casamançais pour se réveiller sénégalais. Mais je dirais plutôt, qu’Abbé nous a réveillés sénégalais. Hommage à lui et PAIX à son.

  • Teesito

    ce ne sont pas seulement Habib Thiam , Abdou Diouf , Senghor ou Wade qui sont les seuls criminels, il y a Robert Sagna qui était dans ces gouvernements mais aussi les gens de diakaay,Kamougué et Niantan. Tous à la Cour pénale internationale

  • Awagna2000

    Diamacoune dit Papa Kulimpi a très tôt identifié les criminels qui ont massacré nos parents, Il nous revient, nous jeunes de poursuivre ces criminels à la justice.

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